4. Orthographe, phonologie et unités de lecture

4.1. Introduction

Dans les systèmes alphabétiques, les relations entre les représentations écrites (i.e., orthographe) et orales (i.e., phonologie) ont des degrés de complexité variables. Par exemple, des langues telles que l’anglais ou le finnois sont radicalement opposées quant à leur degré de complexité. Par degré de complexité, il est sous-entendu degré de transparence des relations graphie-phonie et/ou phonie-graphie. Concrètement, la notion de transparence orthographique ou de profondeur orthographique (i.e., orthographic depth, Frost, Katz & Bentin, 1987 ; Katz & Frost, 1992) renvoie à une classification des langues selon laquelle dans une orthographe superficielle, les codes orthographiques et phonologiques sont isomorphiques. Cela signifie que les phonèmes ne sont représentés par des graphèmes que de manière univoque. En revanche, dans une orthographe profonde, les relations entre codes orthographiques et phonologiques sont opaques. Les mêmes phonèmes peuvent avoir plusieurs orthographes et inversement réciproque. (Frost et al., 1987, p. 104, notre traduction et libre adaptation). C’est notamment le recensement des proportions de correspondances graphie-phonie et phonie-graphie qui vont permettre d’évaluer et de déterminer le degré de transparence ou d’opacité d’une langue (e.g., Van den Bosch, Content, Daelemans & De Gelder, 1994).