4.3. Exemples d’impact des correspondances phonie-graphie

Traditionnellement, les arguments ont essentiellement abondé dans le sens d’un rôle des informations phonologiques en reconnaissance visuelle de mots. Pourtant, chez l’adulte, le rôle des informations orthographiques en reconnaissance auditive de mots recueille un nombre de preuves expérimentales grandissant dans une variété de tâches et de langues (e.g., Chéreau, Gaskell & Dumay, 2007 ; Frauenfelder, Seguí & Dijkstra, 1990 ; Hallé et al., 2000 ; Ventura, Kolinsky, Brito-Mendes & Morais, 2001 ; Ziegler, Montant & Jacobs, 1997). L’une des origines communes à cet ensemble de travaux provient de l’introduction d’une nouvelle définition de la régularité basée non plus uniquement sur la consistance des relations graphophonologiques (cf. Chapitre 5, Partie 4.2.) mais aussi sur la consistance des relations phonographémiques (Stone et al., 1997). De manière quasi analogue à la consistance graphophonologique, la consistance phonographémique décrit les relations entre rime phonologique et orthographe.

Les travaux de Ziegler, Ferrand et Montant (2004) en français et de Ventura, Morais, Pattamadilok et Kolinsky (2004) en portugais ont montré, en décision lexicale, que la reconnaissance auditive de mots inconsistants au niveau phonographémique (e.g., gare, jarre, lard, part…) prenait plus de temps à être réalisée que si les mots étaient consistants (e.g., gage, stage, nage, plage…). L’étude de Slowiaczek, Soltano, Wieting et Bishop (2003) tend toutefois à nuancer ces résultats en précisant qu’en décision lexicale avec un paradigme d’amorçage, les effets facilitateurs ne sont observables que lorsqu’il y a un partage orthographique pur ou un partage orthographique et phonologique entre la cible et l’amorce.