5.4. Conclusion

En français, le rôle de la syllabe apparaît comme évident dans de nombreuses tâches assez diversifiées, aussi bien en modalité visuelle, qu’auditive et même en production écrite. Le phénomène le plus intéressant est celui qui atteste d’un recours précoce – dès le milieu de la première année d’enseignement de la lecture – de la syllabe comme unité de lecture. Toutefois, il apparaît que la syllabe est contrainte par plusieurs aspects. D’une part, le niveau de lecture est déterminant dans l’accès à des unités larges (i.e., les enfants bons lecteurs accèdent plus facilement à la syllabe) et d’autre part, la complexité syllabique joue un rôle crucial dans la capacité des jeunes enfants à traiter les syllabes (i.e., les structures CV sont mieux traitées que les structures complexes CCV ou CVC). Ce portrait permet de tirer une conclusion : la syllabe ne serait importante en lecture qu’à partir du moment où une certaine forme d’expertise se serait mise en place, c’est-à-dire à partir du moment où l’enfant serait capable de passer d’un traitement grapho-phonémique à un traitement grapho-syllabique.