2.3. Conclusion

Il ressort qu’il est difficile d’opter pour une classification stricte des dyslexiques. Comme le soulignent Ziegler et Goswami (2005), la présence de déficits similaires quelle que soit la langue dans des tâches impliquant des traitements phonologiques plus ou moins fins, ne permet que difficilement de soutenir une classification en sous-types contrastés de dyslexies. L’une des caractéristiques récurrentes des dyslexiques serait un niveau de performances plus faible en analyse phonémique comparativement à des enfants de même âge chronologique et/ou lexique, même dans une langue possédant des CGP opaques (Goswami, 2002). Ainsi, les analyses de régression montrent que la variance en lecture est majoritairement expliquée par les performances en analyse phonémique (Chiappe, Stringer, Siegel à Stanovich, 2002). Si la transparence des CGP est reconnue comme un facteur influençant la vitesse et la qualité des acquisitions, même en anglais (e.g., Spencer, 2000), l’une des questions les plus importantes restées en suspens dans cette introduction demeure les origines de ces déficits. Dans la partie suivante, nous allons donc présenter les différentes hypothèses explicatives et nous appuyer sur l’une d’entre elles pour réaliser l’un des objectifs de cette thèse : étudier et spécifier les caractéristiques développementales et linguistiques des déficits phonologiques en précisant le rôle de la syllabe, de la sonorité, de la phonotactique et du voisement chez des enfants dyslexiques français, comparés à des enfants de mêmes âges chronologiques et lexiques.