3.3. Hypothèse motrice

3.3.1. Introduction

L’hypothèse motrice, également dénommée hypothèse cérébelleuse, est caractérisée par l’existence de troubles moteurs dont l’origine serait sous-tendue par des anomalies du cervelet (Nicolson, Fawcett & Dean, 2001a ; b). Certains dyslexiques présentent des manifestations variées de troubles en lien avec l’activité du cervelet : troubles de l’équilibre16, de l’estimation temporelle, de la coordination motrice, de la dextérité manuelle, du contrôle des muscles oculaires, de l’automatisation de procédures (pour une revue, voir Stoodley, Harrison & Stein, 2006) et plus globalement en lecture… En effet, l’activité de lecture repose sur un mécanisme d’automaticité, sans contrôle volontaire, régulé par le cervelet. Les troubles moteurs s’observent également par une réduction de la vitesse de planification et d’exécution des gestes articulatoires (Fawcett & Nicolson, 2002). Une étude récente (Griffiths & Frith, 2002) a montré que des adultes dyslexiques présentent une mauvaise conscience articulatoire, à savoir qu’ils ne parviennent pas à identifier la configuration des mouvements bucco-phonatoires et à gérer la coordination motrice adéquate pour la prononciation des phonèmes.

Notes
16.

Voir la théorie du trouble de la proprioception (i.e., troubles posturaux, d’équilibre et des réflexes) (Quercia, Seigneuric, Chariot, Vernet, Pozzo, Bron, Creuzot-Garcher & Robichon, 2005).