3.3.3. Conclusion

L’une des grandes faiblesses de l’hypothèse motrice repose sur, d’une part, la grande variabilité des sujets touchés par des troubles moteurs d’une étude à l’autre (de 0 à 80% selon Ramus, 2003) avec une forte proportion d’entre eux pouvant être affectés par des troubles associés de type déficits attentionnels ou hyperactivité (Ramus et al., 2003a). D’autre part, les données ont principalement été obtenues dans les équipes de Roderick Nicolson et Angela Fawcett; bon nombre de recherches n’est pas parvenu à répliquer leurs résultats et de nombreuses critiques ont ainsi été formulées à l’encontre de leurs travaux.

Que les hypoactivations cérébelleuses et les anomalies neuroanatomiques n’engendrent pas toutes les manifestations cliniques des troubles cérébelleux (Zeffiro & Eden, 2001), l’absence de diminution systématique de la densité de matière grise dans le cervelet (e.g., Silani, Frith, Démonet, Fazio, Perani, Price et al., 2005), l’absence de déficits d’automatisation des procédures (Wimmer, Mayringer & Landerl, 1998) ou l’absence de troubles de la motricité (Ramus, Rosen, Dakin, Day, Castellote, White et al., 2003b), les résultats ont nuancé les relations causales prédictives entre habiletés motrices et habiletés phonologiques (e.g., White, Milne, Rosen, Hansen, Swettenham, Frith et al., 2006).