3.5.2. Précis neuroanatomique

Le circuit visuel rétino-cortical est composé de deux principaux types de voie (un troisième type coexiste de manière largement minoritaire, la voie koniocellulaire) : la voie parvocellulaire et la voie magnocellulaire. Les voies visuelles sont majoritairement composées des parvocellules (≈ 90%), constituées de petits corps cellulaires, aux dendrites peu étendues. Elles sont impliquées dans les traitements fins, la détection des hautes fréquences spatiales et des hauts contrastes ainsi que des basses fréquences temporelles. Elles traitent spécifiquement les détails et les couleurs. En revanche, les magnocellules, moins nombreuses (≈ 10%), ont de gros corps cellulaires avec des dendrites étendues et des axones myélinisés assurant une conduction plus rapide des informations que les parvocellules (i.e., gain de temps d’approximativement 10-20ms). Elles interviennent dans les traitements grossiers, la détection des basses fréquences spatiales et des bas contrastes ainsi que des hautes fréquences temporelles. Elles traitement également le mouvement et les événements temporels rapides (pour une présentation détaillée, voir Skottun, 2000). La voie magnocellulaire part notamment des cellules ganglionnaires rétiniennes qui projettent vers les couches magnocellulaires des noyaux geniculés latéraux du thalamus au colliculus supérieur. Les cellules des couches magnocelullaires projettent vers V1 (i.e., cortex visuel primaire) et les zones extrastriées (i.e., V5/MT (i.e., aire médio-temporale du mouvement)), les zones adjacentes de sensibilité au mouvement (i.e., motion sensitivity) et dans le système dorsal (i.e., cortex pariétal postérieur) et le système ventral (i.e., cortex temporal inférieur). L’origine des déficits magnocellulaires, bien qu’encore imprécise, serait une altération fonctionnelle et morphologique des magnocellules du système rétino-cortical, au niveau des noyaux géniculés latéraux du thalamus (Galaburda, Menard & Rosen, 1994 ; Jenner, Rosen & Galaburda, 1999), des zones extrastriées (Cornelissen, Richardson, Mason, Fowler & Stein, 1995), de V517 (Eden et al., 1996) et des zones de V1 (Demb, Boynton & Heeger, 1998a).

Notes
17.

Une étude en potentiels évoqués visuels (i.e., PEV, Schulte-Körne et al., 2004) sur la détection de points en mouvement a montré des PEV, liés au traitement du mouvement, altérés dans les magnocellules des zones V5/MT chez les dyslexiques.