3.7. Hypothèse magnocellulaire générale

Afin de rendre compte de l’ensemble des symptômes manifestés par les dyslexiques, qu’il s’agisse de déficits auditifs, visuels ou moteurs, John Stein (2001 ; Stein & Walsh, 1997) a proposé une théorie magnocellulaire générale. Les dyslexiques présenteraient un dysfonctionnement de toutes les voies magnocellulaires thalamiques expliquant l’ensemble des troubles visuels et auditifs. L’auteur postule également que les voies magnocellulaires déficitaires, en se projettent sur le cortex pariétal postérieur puis vers le cervelet, pourraient éventuellement justifier des troubles moteurs et des anomalies d’activations cérébrales observées dans ces régions. Cette théorie, avantageuse, ressemblerait plutôt à un amalgame de toutes les autres théoriques pour unifier, simultanément, sous une seule anomalie neurobiologique les déficits des dyslexiques.

Malgré l’intérêt suscité par l’intégration potentielle de tous ces déficits au sein d’une seule théorie, les études ultérieures ont prouvé que les troubles sensori-moteurs ne suffisent pas à expliquer la majorité des cas de dyslexie (e.g., Ramus et al., 2003b), de même qu’ils ne prédisent pas ou peu les troubles phonologiques (e.g., Chiappe et al., 2002 ; Kronbichler et al., 2002). La théorie magnocellulaire ne semble pas suffisamment pertinente, car les dyslexiques peuvent avoir des troubles phonologiques accompagnés, ou non, de troubles sensori-moteurs.