2.4. Hypothèses générale et opérationnelles

L’hypothèse générale était la suivante :

Les enfants dyslexiques ne s’appuient pas sur une procédure phonologique syllabique et ne sont pas affectés par des traits acoustico-phonétiques pertinents pour traiter des pseudomots contrairement à des enfants normo-lecteurs.

Nous définissons quatre hypothèses opérationnelles :

Hypothèses opérationnelle 7a : Chez les enfants dyslexiques, le niveau de lecture et les habiletés phonologiques sont inférieurs à ceux escomptés normalement. Ces enfants présentent des déficits phonologiques marqués par des difficultés d’utilisation des règles CGP et donc de la procédure de recodage phonologique. Nous prédisons que les enfants dyslexiques n’utilisent pas de procédure phonologique grapho-syllabique mais plutôt un traitement visuel séquentiel pour traiter les pseudomots. Nous devrions donc observer des temps de réponse plus longs et un nombre d’erreurs plus important dans la condition ‘délétion de l’attaque’ qui nécessite une resyllabification comparativement à la condition ‘délétion de la coda’ qui préserve la syllabification.

Hypothèse opérationnelle 7b : Chez les enfants dyslexiques, nous défendons l’hypothèse d’une insensibilité de ces enfants aux caractéristiques sub-phonémiques comme marqueurs de segmentation syllabique compte tenu de leurs difficultés dans certaines tâches faisant appel à des distinctions fines entre les phonèmes de la langue (cf. par exemple, les résultats en perception catégorielle). En d’autres termes, dans la condition ‘identique’, nous ne devrions pas observer d’avantage pour un profil de sonorité particulier par rapport aux autres.

Hypothèse opérationnelle 7c : Chez les enfants normo-lecteurs de mêmes âges chronologiques et lexiques, nous assumons le fait que la procédure de recodage phonologique soit suffisamment bien développée pour recourir à des unités syllabiques. Nous devrions donc observer de meilleures performances (i.e., nombre d’erreurs et temps de réponse) en condition ‘délétion de l’attaque’ par rapport à la condition ‘délétion de la coda’. Par ailleurs, grâce à l’expérience acoustico-phonétique développée par exposition au langage oral et aux régularités de l’écrit et conformément aux théories linguistiques, nous assumons le point de vue selon lequel ces enfants devraient être plus sensibles au profil de sonorité optimal ‘coda sonore – attaque obstruente’ dans la condition ‘identique’, se traduisant par une interaction entre la sonorité de la coda et la sonorité de la coda.

Hypothèse opérationnelle 7d : Enfin, nous devrions mettre en évidence des temps de réponse globaux plus courts et un nombre d’erreurs global moindre chez les enfants appariés en âge chronologique par rapport aux enfants appariés en âge lexique. Ce résultat serait logique compte tenu de l’automatisation progressive des procédures de traitement de l’écrit. Par contre, les performances des enfants dyslexiques, inhérentes aux habiletés tout de même développées compte tenu de leurs âges chronologiques et des expositions répétées à l’écrit, devraient se situer à un niveau intermédiaire entre les deux groupes d’enfants normo-lecteurs.