1.1.1.3. Voies descendantes

Le système auditif n’est pas seulement une chaîne de traitements ascendants de l’oreille aux aires corticales ; il existe également des voies descendantes qui modulent l’encodage sensoriel. Les différents étages du système auditif (et notamment les différentes aires corticales auditives) modulent le fonctionnement de la cochlée via le système efférent olivo-cochléaire médian (Perrot, Ryvlin, Isnard, Guénot, Catenoix, Fischer, Mauguière, & Collet, 2006). Le faisceau olivo-cochléaire médian projette essentiellement sur les cellules ciliées externes de la cochlée controlatérale dont il module la contraction, modulant par conséquent les mouvements de la membrane basilaire. Les corrélats perceptifs de l’activité du système efférent olivo-cochléaire médian ne sont pas établis avec certitude, mais l’activité de ce système jouerait un rôle dans la perception binaurale, la protection de l’oreille interne contre la fatigue auditive ou les intensités sonores excessives, la perception auditive dans le bruit, et le traitement attentionnel (Perrot et al., 2006). Le système auditif périphérique est donc sous le contrôle du système auditif central, qui influence le traitement des sons. Ainsi, on ne peut pas écarter la cognition de l’étude de la perception auditive de bas niveau. Par exemple, il a été mis en évidence que des habilités cognitives comme la connaissance d’une langue tonale ou l’expertise musicale des musiciens influencent l’encodage de la hauteur des sons au niveau du tronc cérébral (Krishnan, Xu, Gandour, & Cariani, 2005 ; Wong, Skoe, Russo, Dees, & Kraus, 2007). Ce travail de thèse s’intéresse à la perception de la hauteur et à l’influence d’un autre type d’habileté cognitive, la capacité des auditeurs musiciens comme non-musiciens à développer des attentes perceptives selon le cadre tonal du contexte musical. Les Etudes III et IV indiquent que la relation tonale entre une note cible et son contexte module la perception de la hauteur de la note cible à un niveau de traitement précoce.