Le modèle à deux facteurs de Schellenberg

Schellenberg a simplifié le modèle I-R en réduisant ses 5 principes à 3 principes (Schellenberg, 1996) puis à seulement 2 principes (Schellenberg, 1997). Le modèle à 2 facteurs reprenait le principe de proximité de hauteur et ainsi qu’une combinaison des principes de direction liée au registre et de retour au registre en un principe de renversement de hauteur. Schellenberg et al. (2002) ont comparé ce modèle à 2 facteurs au modèle I-R selon les critères définis par Cutting et al. (1992) : la simplicité, l’étendue, et la sélectivité. La réduction du nombre de facteurs assurant une plus grande simplicité au modèle de Schellenberg, il restait à comparer expérimentalement l’étendue et la sélectivité des modèles. L’étendue du modèle a été testée en générant aléatoirement 20 paires {intervalle implicatif - intervalle réalisé} et en testant la capacité de modèles à tester ces données aléatoires. Selon Cutting (1992), l’étendue d’un modèle est trop large s’il réussit même à prédire des données aléatoires. Les deux modèles ne pouvaient rendre compte que d’une seule des 20 paires aléatoires : leur étendue n’était donc pas trop large. Enfin, la sélectivité de ces modèles – c’est-à-dire leur capacité à prédire des données qu’ils devraient prédire - a été comparée dans deux expériences. La première expérience était une tâche de jugement de complétion mélodique : les participants (enfants et adultes) écoutaient des petites mélodies inachevées suivies de notes de test qu’ils devaient noter suivant le degré de complétion qu’elles apportaient à la mélodie. La deuxième expérience était une tâche de continuations chantées : les participants (enfants seulement) devaient chanter une continuation à un intervalle mélodique (seule la première note chantée était analysée). Les données expérimentales ont ensuite été confrontées aux prédictions des modèles. Les deux modèles expliquaient bien les données expérimentales, le modèle à 2 facteurs égalant voire surpassant le modèle I-R. Globalement, ceci confirme les résultats précédents de Schellenberg (1996, 1997) sur la pertinence des facteurs pressentis par Narmour pour rendre compte des attentes perceptives des auditeurs, même s’il est plus efficace de simplifier ces principes.