La MMN

Une influence précoce des régularités du système tonal a également été observée sur la MMN. Brattico, Näätänen et Tervaniemi (2002) ont comparé les potentiels évoqués par un changement (peu fréquent) de note dans trois conditions différentes (« contexte familier », « contexte non familier », « pas de contexte »). Dans la condition « contexte familier », la série de cinq notes ascendantes la-si-do#--mi était présentée de manière répétée, et dans 15% des cas la note en 3ème position (le do#) était remplacé par un fa. Le contexte était donc celui d’un début de gamme de La Majeur, et la note déviante était une note non diatonique qui introduisait un changement de contour et de mode (la série évoquant alors la tonalité de la mineur). Dans la condition « contexte non familier », la série de cinq notes ascendantes utilisée avait des intervalles ne correspondant pas à ceux du système tonal, et créait un début de gamme non familière. La note déviante était obtenue par un changement de la fréquence de la 3ème note d’une ampleur égale au changement de fréquence effectué dans la condition « contexte familier ». Enfin, la 3ème condition consistait en la répétition d’une même note, dont la fréquence était changée dans 15% des cas. Les participants avaient pour instruction de lire un livre et d’ignorer les sons qui leur étaient présentés. Les changements de note étaient associés à une MMN, et cette MMN était plus large dans la condition « contexte familier » que dans la condition « contexte non familier », et dans la condition « contexte non familier » que dans la condition « note répétée ». Ces résultats suggèrent que la familiarité aux régularités du système tonal a une influence sur des traitements pré-attentifs liés à la mémoire sensorielle.