Bilan des potentiels observés

L’ensemble de ces études de potentiels évoqués montre que le contexte tonal influence la perception de sons musicaux à de multiples niveaux, précoces et tardifs. L’influence du contexte tonal est visible au niveau de traitements sensoriels précoces. La relation tonale modulerait l’encodage cortical de sons (N1, seulement quand l’attention est dirigée sur les stimuli). Une violation des régularités tonales entraînerait, de manière automatique, une intégration de type « syntaxique » plus difficile (MMN/ERAN, N5) et une réallocation de ressources attentionnelles (P3a). Une violation des régularités tonales modulerait aussi des processus de décision liés à des tâches de hauteur (P3b/P600/LPC). Ces résultats indiquent l’existence de processus cognitifs descendants (top-down), liés à des connaissances des régularités tonales, qui moduleraient la perception de sons musicaux en contexte. Les études de potentiel évoqués indiquent également que le contexte tonal influence la perception via des processus automatiques qui ne dépendent pas des connaissances tonales des auditeurs, mais qui sont liés au traitement sensoriel des propriétés acoustiques des stimuli (au moins en partie : MMN/ERAN, P3b). La partie expérimentale s’attachera d’abord à démêler les influences cognitives et sensorielles du contexte tonal avec des approches comportementales (Chapitre 2), puis le Chapitre 3 se focalisera sur les influences cognitives du contexte tonal sur la perception de la hauteur avec des approches comportementales (Etude III) et EEG (Etude IV).