2.2. Etude II. L’influence des connaissances tonales n’est-elle due qu’à la primauté de la tonique ?

L’Etude II teste les connaissances implicites tonales des auditeurs à un niveau plus fin que les études d’amorçage précédentes qui s’étaient limitées, pour celles ayant utilisé des contextes longs, à rapporter une facilitation de traitement de la tonique par rapport aux autres degrés tonals (Bigand & Pineau, 1997 ; Bigand et al., 2001, 2003, 2005 ; Tillmann, Janata, Birk, & Bharucha, 2003, 2008 ; Etude I). Le statut particulier de la tonique comme point de référence cognitif (Krumhansl, 1990 ; Rosch, 1975) et comme note de conclusion des séquences musicales pouvait limiter la portée de ces études : la facilitation de traitement observée pour les cibles reliées par rapport aux cibles moins reliées n’était-elle due qu’au statut particulier de la tonique ? Cette étude montre qu’un contraste tonal plus fin (médiante vs. note sensible) influence le traitement des notes cibles.

Deux expériences d’amorçage mélodique ont été effectuées, avec une tâche de discrimination de timbre (Expérience 1) et une tâche de jugement d’intonation (Expérience 2). Une facilitation de traitement a été observée pour les médiantes (tonalement reliées) par rapport aux notes sensibles (tonalement moins reliées), montrant ainsi que l’amorçage tonal n’est pas limité aux paires de degrés incluant la tonique. Ce résultat souligne la finesse des connaissances implicites des auditeurs influençant leur perception.