III Intermezzo : une formulation théorique de la « divagation poétique »

Si l’Impromptu de Paris est consacrée à la défense de la fonction sociale du théâtre et composée par une série de plaidoiries au sujet des bienfaits du style et des mérites d’un théâtre « écrit », Intermezzo peut s’interpréter comme une pièce parsemée d’allusions métaphoriques à l’esthétique de Giraudoux dramaturge. Si la relecture d’une pièce publiée seulement quelques années après Siegfried nous paraît intéressante en qualité de texte méta-argumentatif et méta-théorique sur l’esthétique littéraire de l’auteur, c’est parce que, par ce procédé, nous pouvons affirmer qu’il n’y a pas de différence quant à la valeur esthétique entre Giraudoux romancier et Giraudoux dramaturge, d’autant que la discussion est menée dans le cadre d’une pièce de théâtre.

Cette pièce, qui abonde en personnages pittoresques, commence par la mise en scène du délire d’une ville, en passant par la suggestion de la cause principale de ces divagations, et finit par la mise en valeur de la frénésie des habitants. Dans les lignes qui suivent, analysons cette action dramatique « syllogistique », pour l’allier à la démonstration théorique sur la « divagation poétique ».