II.2.5. Perception et réalité socioculturelle

Dans la société traditionnelle africaine en général et congolaise en particulier, le handicap, la maladie et la mort sont le résultat d'un désordre ou des problèmes sociaux. Même si la distinction est clairement faite entre une personne malade et une personne handicapée, les causes à l'origine de ces deux états sont souvent considérées comme identiques. La dominante, c'est l'explication sociale et non médicale du handicap, même si cette dernière peut s'ajouter de façon secondaire à la première.

Selon cette explication, le handicap ou la maladie mentale, par exemple, sont dues à une agression menée soit par les hommes (êtres vivants) ou par les esprits (ancêtres, Dieu), et l'expression de l'individu agressé est davantage un désordre qu'une maladie.

La persécution est ici l'élément le plus caractéristique qui colore les tabous socioculturels. Elle explique pour l'individu et l'entourage tout ce qui trouble l'ordre ou encore l'équilibre relationnel du groupe familial, et tout ce qui atteint l'individu dans son être physique et spirituel.

Dans tous les cas, pour sauver la victime, l'action du guérisseur vise en accord, l'union et la communion entre l'individu et le groupe ou les ancêtres par les offrandes, les rituels ou les prières.