V.2.1. Des observations

Nos connaissances sur les personnes handicapées proviennent d'abord de nos propres contacts avec ces personnes, car l'auteur de cette étude a eu cours au sein de sa famille une soeur épileptique et deux tantes maternelles touchées par une déficience physique au niveau des membres inférieurs après la naissance. Nos contacts avec les personnes handicapées existent aussi dans le cadre de la famille élargie, à Brazzaville et même en France où je suis en contact dans le milieu universitaire (au sein de l'Equipe PCH) et professionnel (centre d'accueil et d'hébergement pour handicapés) avec des personnes en situation de handicaps.

Sans se limiter à nos propres contacts, nous avons décidé d'aller observer sur le terrain à Brazzaville certains milieux accueillant les personnes en situation de handicaps. En dépit du manque des Centres d'Accueil et d'Hébergement des personnes handicapées (internat par exemple), nous avons pu observer des milieux d'accueil et des structures de formation et de production. Dans cette optique, nous nous sommes tournés vers :

  • Le siège de l'Union nationale des Personnes Handicapées du Congo, abritant aussi le Haut Commissariat chargé des personnes handicapées, situé au rond-point du Centre culturel français de Brazzaville ;
  • L'Institut des Jeunes Sourds de Brazzaville (IJSB) ;
  • L'Institut National des Aveugles du Congo (INAC) ;
  • La Coopérative de menuiserie des Jeunes Sourds de Bifouti à Makélékélé, le premier arrondissement de Brazzaville ;
  • La Coopérative des Tailleurs Handicapés "Valerie YOUNGUI" située à Bacongo, deuxième arrondissement de Brazzaville ;
  • La Coopérative des maraîchers handicapés à la périphérie de Brazzaville ;
  • Les Coopératives des Vanniers et des Coiffeurs Handicapés ;
  • Handi-vulcanisation (une structure de réparation de pneus tenue par les personnes handicapées à Brazzaville) ;
  • Le Centre de Formation en Électronique pour Personnes Handicapées (CEPH), né de la coopération entre le Congo et le Canada.

Pendant les observations, notre attention a été portée sur : le mode d'organisation, les tâches, les attitudes des acteurs, les attentes, le fonctionnement, bref les relations au quotidien entre les encadreurs et les personnes en situation de handicaps.

Au cours de ces observations réalisées dans les milieux fréquentés par les handicapés, nous avons pu nous entretenir avec les autorités administratives, les responsables associatifs et les parents des jeunes handicapés. C'est ainsi que nous avons pu nous enquérir des difficultés réelles auxquelles sont confrontés les jeunes handicapés, et des opportunités qui leur sont réellement offerts pour leur épanouissement socio-professionnel et psychologique. Nous nous sommes rendus compte de la nécessité d'encourager et de soutenir ces structures existantes, afin de permettre aux personnes en situation de handicaps, de développer leurs potentialités intellectuelles, artistiques, créatives, réactives et productives au sein de la société congolaise.

Notre passage sur ces milieux (coopératives, ateliers, écoles) ouverts pour les personnes handicapées nous a permis de recueillir des informations essentielles, impossibles d'obtenir à partir des entretiens et des questionnaires plus formels, et qui sont venues compléter toutes les données recueillies par la suite, tout en renforçant notre capacité d'analyse.