Les modes explicatifs :

Deux modes d'explication de l'origine du handicap se dégagent :

  • L'origine naturelle dite biologique ou médicale
  • Et l'origine surnaturelle dite socio-culturelle imputée :
    • soit à la sorcellerie et aux esprits des ancêtres
    • soit à Dieu le "Tout puissant".

Cette situation, quelque peu dichotonique pourrait se résumer selon les taux suivants :

  • Origine biologique : 41,60 %
  • Sorcellerie et esprits ancestraux : 40,40 %
  • Origine divine : 18 %

Ce qui domine, c'est l'explication surnaturelle ou socio-culturelle (58,40 %) qui met en avant les tabous et les croyances africaines, selon lesquelles le handicap, la maladie et la mort sont le résultat d'un désordre ou des problèmes sociaux. L'apparition d'une situation handicapante serait donc due à une agression menée soit par les hommes (êtres vivants comme les sorciers) ou par les esprits ancestraux ou divins.

Cette situation n'est pas si dichotonique qu'il n'y paraît. Même si l'explication surnaturelle est dominante, elle est parfois combinée à l'explication biologique ou médicale. Cette double explication est présente à un taux élevé (54 %) chez les personnes ayant un niveau d'études élevé.

Notre échantillon étant constitué aussi de personnes handicapées, nous avons voulu savoir de quelle manière ces personnes s'expliquent l'origine de leur handicap, au regard des modes d'explication en présence. Le nombre de personnes handicapées qui expliquent leur handicap par la sorcellerie et les esprits ancestraux et divins est très faible (5,6 %), même en essayant de combiner l'explication surnaturelle à l'explication biologique ou médicale.

Cette situation peut s'expliquer par le taux élevé du niveau d'instruction des personnes handicapées que nous avons interviewées au sein des institutions et des milieux associatifs. Il est aussi probable que la peur ou la croyance en la sorcellerie empêche d'en parler, pour ne pas être ou continuer à être une victime d'une attaque dangereuse de la part des malfaiteurs, que l'on feint d'ignorer.