VIII.5.2. Le handicap mental et la maladie mentale

Nous prenons en compte le thème du handicap en référence aux catégories nosographiques qui établissent une distinction entre les différentes déficiences constitutives des handicaps.

Presque l'ensemble de nos sujets font une distinction assez claire entre le handicap mental et la maladie mentale dans leurs discours. Cependant, ils ne s'étendent pas de façon plus large sur la description des déficients intellectuels. Nous n'avons pas constaté comme Benoït MIAKALOUBANZA (1985) et Jacqueline N'GABALA (1990), une assimilation de la déficience mentale à la maladie mentale. Nos sujets, tous urbains, sont des personnes instruites et différencient les "malades mentaux" qui, à Brazzaville, vivent dans la rue ou à l'hôpital psychiatrique, des "handicapés mentaux" qui vivent au sein de leurs familles, se déplacent rarement et toujours accompagnés d'au moins un membre ou un proche de la famille. La personne handicapée mentale suscite une attitude qui conduit à la compassion d'autrui, ensuite à la surprotection et aux pratiques de soins par les parents, dans une société où la naissance d'un enfant handicapé mental est considérée à 60 % comme d'origine surnaturelle (sorcier, mauvais esprits ou sanction du bon Dieu). Le malade mental qui le devient souvent à l'âge adulte est souvent rendu responsable lui-même de sa situation et suscite de la méfiance et de la peur.