VIII.5.3. Les handicaps sensoriels et la faible vicariance

Dans le domaine des handicaps sensoriels, les cas les plus évoqués par les personnes interrogées sont : la déficience visuelle et la déficience auditive. Les personnes déficientes sensorielles sont évoquées en référence aux processus adaptatifs et aux performances des personnes considérées théoriquement comme normales. Il apparaît aussi une forme de résignation, surtout si le handicap sensoriel est apparu à la naissance, car il est dans ce cas surtout considéré comme une situation surnaturelle qui s'impose à la famille.

Par l'absence ou le faible taux (moins de 1 %) d'existence des établissements spécialisés dans l'éducation des déficients sensoriels, les parents n'ont d'autre choix que de s'occuper eux-mêmes de leurs enfants à domicile. Abandonner à la seule charge de la famille, ces enfants ne bénéficient pas de la vicariance sensorielle pouvant les aider à s'adapter à leur environnement général. Cette situation ne met pas à la disposition des enfants déficients sensoriels, des possibilités suffisantes leur permettant de développer des capacités nouvelles. Ces enfants disposent donc de très peu de processus vicariants pour s'adapter au monde auquel ils sont confrontés.

Par ailleurs, la personne déficiente sensorielle se voit parfois attribuer un pouvoir surnaturel qui compenserait d'autre part son déficit ; par exemple des affirmations du genre : une personne handicapée qui devient féticheur aura un pouvoir de guérison double (J. ONDONGO, 1985).

Au plan socio-culturel, la personne déficiente visuelle est parfois plus valorisée que la personne déficiente auditive, car l'insertion est plus difficile pour des personnes privées de langage que pour des personnes aveugles, qui, eux, disposent de langage, dans une société où la culture se transmet de façon orale.