Du développement d’une nouvelle boîte à outils nommée « partenariat public-privé »…

Le partenariat public-privé est d’abord une réponse pragmatique à un problème donné – la crise économique et sociale des centres urbains et leur entrée dans une spirale de paupérisation et de zones hors marché, se traduisant par des réformes de la boite à outils de l’action publique. La refonte des outils et de la structure administrative de ces deux pays s’effectue sous des formes différentes (décentralisation pour les États-Unis et d’abord un mouvement de centralisation pour le Royaume-Uni). L’alternance politique n’a en rien changé les mutations en cours. Depuis les années 1980, la méthode régissant les instruments de l’action publique est identique. Elle s’appuie sur la nécessité de faire intervenir le secteur privé (au moins financièrement) et d’intéresser les autorités locales à cet investissement (notamment en octroyant des subventions suivant le volume d’investissements privés). À cet égard, les pratiques partenariales conduites aux États-Unis et au Royaume-Uni sont très proches, minimisant fortement le rôle d’un secteur public, d’abord disqualifié et discrédité par rapport à un secteur privé déclaré compétent. Toutefois l’analyse d’opérations d’aménagement récentes plus particulièrement au Royaume-Uni (Jeannier, 200 ; Ambrosino & Sadoux, 2006) nuance ces propos. Le démarrage des projets nécessite d’importants investissements publics, notamment de l’Union Européenne dans le cadre de ses programmes de revitalisation des villes industrielles en crise et des finances locales, nationales ou centrales afin impulser le marché et donc d’attirer des investisseurs privés9. On constate également une prise de risque importante de la part des investisseurs privés.

Notes
9.

Mission à Birmingham, entretien avec Alan Chatham, responsable du développement du projet Mailbox. Pour réaliser ce projet, Alan Chatham n’a pas hésité à s’endetter personnellement, ayant toute confiance dans la réussite de ce projet et ayant le soutien de la ville de Birmingham.