3.2 Cadre de lecture et méthodologie

Comme nous l’avons déjà souligné en introduction, la maîtrise d'ouvrage urbaine, notion empirique par excellence n’est pas actuellement inscrite dans les débats théoriques et académiques. L’une des difficultés de notre travail fut alors de donner à cette recherche exploratoire, les outils et la profondeur nécessaires. Nous avons alors emprunté des notions analytiques à différentes disciplines, en particulier à la sociologie de l’action, considérant la maîtrise d'ouvrage urbaine comme un système d’action. Toutefois, cette considération risquait de restreindre notre analyse. Nous avons alors repris des travaux plus empiriques menés dans le domaine de l’urbain, notamment le modèle « ensemblier » initié par Dominique Lorrain sur les grands groupes de l’urbain. Sans pour autant calquer sur nos propres terrains cette tentative de modélisation d’un certain comportement très vite démenti par la réalité, cette figure de l’ensemblier constitue néanmoins un modèle théorique de l’action en aménagement urbain et permettant de confronter à ce modèle les systèmes d’action rencontrés sur le terrain.

Ces choix théoriques imposent une méthode d’enquête de nos terrains : il nous semble ainsi nécessaire de croiser deux approches, l’une portant sur l’analyse des processus à l’œuvre au sein d’une opération d’aménagement, l’autre focalisant sur les jeux d’acteurs autour de cette même opération. Notre grille d’analyse comporte deux temps : celui du « désassemblage » des dispositifs de pilotage des opérations d’aménagement choisies à l’aide de schémas organisationnels (tout en relevant les limites du procédé) et d’une description analytique des contextes institutionnel et urbain, permettant de constituer nos deux corpus.