5.2. Du quai Achille Lignon à la Cité Internationale, expérimentation du modèle ensemblier à la lyonnaise

Source : site Internet de la Cité Internationale : http://www.cite-internationale-lyon.fr/

La partie centrale de la phase 1 de la Z.A.C. : à gauche (amont de l'opération) le Palais des Congrès, suivi de deux pavillons de bureaux, puis de l’hôtel Hilton – également en deux pavillons et enfin du multiplexe UGC Ciné Cité. Derrière le cinéma on distingue le seul bâtiment conservé du quai Achille Lignon qui abrite le musée d’art contemporain. Hors du cadre de la photo, vers la droite (aval de l’opération), se trouvent les pavillons de logements.

La réalisation de la Cité Internationale fut assez mouvementée en termes de pilotage de projet, puisque nous distinguons trois grands actes distincts. Le premier démarre en 1984 au moment où les élus décident de faire quelque chose sur ce site, et créent quelques années plus tard une S.E.M. d’aménagement. Le dispositif de pilotage de projet mis en place caractérise l’ambition des collectivités locales à maîtriser une telle opération d’aménagement et aussi leurs limites en termes d’investissements financiers et de savoir-faire techniques (sous-section 1). Mais les nouvelles équipes municipale et communautaire élues en 1989, remettent à plat le projet et partent sur de nouvelles bases en termes de choix de gestion et de programmation, en confiant l’opération à un grand opérateur privé (sous-section 2). Ce nouveau montage institutionnel rend compte d’une expérimentation à la Lyonnaise du modèle ensemblier (Lorrain, 1992) dans lequel la gestion d’une opération est concédée entièrement à un même opérateur privé, généralement l’un des grands groupes opérateurs de l’urbain. Toutefois, les collectivités locales ont toujours maintenu un suivi de l’opération, en conservant la S.E.M. avec une modification de ses statuts. Il en en ressort ainsi un dispositif original de collaboration public-privé mais qui n’est pas pérennisé, puisqu’en 1999, suite au départ de l’opérateur, les élus reviennent sur le dispositif originel (sous-section 3). En 1998, l’opérateur privé décide de se retirer partiellement de l’opération. Après une phase transitoire où l’opération est menée en régie directe, les élus décident de revenir au premier mode de pilotage dès 2000, pour étendre et achever l’opération.

La Cité Internationale illustre ainsi plusieurs modes possibles de collaborations entre acteurs publics et non publics, chacun relevant de la notion de partenariat public-privé et exprimant ainsi l’avènement d’une nouvelle maîtrise d'ouvrage urbaine. Le cas lyonnais offre alors un terrain d’analyse approprié pour mûrir nos réflexions sur ce thème.