Les limites de nos travaux

Toutefois, notre analyse doit être nuancée. En effet, notre étude a porté sur l’agglomération lyonnaise où depuis la fin des années 1960 il existe une certaine stabilité institutionnelle avec la création de la communauté urbaine depuis 1969. Dès lors, le niveau intercommunal bénéficie d’une certaine expérience et d’une capacité technique au tournant des années 1980, lui permettant d’anticiper sur le retrait de l’État. L’agglomération lyonnaise n’a pas connu non plus de crise économique remettant en cause l’ensemble du tissu productif que ce fut notamment le cas à Saint-Étienne, agglomération voisine. Par conséquent, l’agglomération lyonnaise est restée un marché attractif pour les investisseurs privés, même malgré la chute des prix immobiliers au début des années 1990. Dans ce contexte, il est plus aisé de nouer des partenariats avec la sphère privée, même si aujourd’hui les collaborations public-privé tendent à se développer, y compris dans des secteurs autrefois absents des mécanismes d’investissements privés (Dormois & Menez, 2007).

Enfin, la grande expertise des collectivités locales lyonnaises ne nous a pas permis d’aborder les problèmes pouvant se posant autour de l’accompagnement de la commande publique. Cet aspect du rapport public-privé est encore peu développé, du moins explicitement en France. Sur ce point, la comparaison franco-britannique est riche d’enseignements. En France, nous disposons encore d’une expertise publique étatique et issue des collectivités locales largement répandue sur le territoire. Au Royaume-Uni une telle expertise était inexistante. Après quelques années de mise en œuvre des Private Finance Initiative (PFI) similaires aux récents contrats de partenariat français, le gouvernement britannique et les autorités locales ont ressenti le besoin d’avoir à leur côté une structure publique pour les assister lors de la rédaction des contrats de PFI sur les aspects techniques des objets à construire (prisons, hôpitaux, écoles, etc.). La création de la CABE (Commission for Architecture and Built Environnement), mission de conseil auprès des collectivités locales anglaises répond en partie à cette demande. La mise en œuvre de partenariats public-privé nécessite alors un partage équilibré des compétences et des expertises entre l’ensemble des sphères publique et privée ainsi qu’une transparence autour des tâches et des responsabilités de chacun. Au-delà des aspects financiers, le succès d’un partenariat public-privé revient également à l’existence d’une coordination de qualité.