1.3 La théorie structuraliste

Pour les structuralistes, les processus sociaux sont issus de structures fondamentales qui demeurent le plus souvent inconscientes. Ainsi, l’organisation sociale génère certaines pratiques et certaines croyances propres aux individus qui en dépendent.

Cette théorie se fonde sur une nouvelle science, la linguistique. Ferdinand de Saussure avait révolutionné l’approche du langage en montrant que toute langue constitue un système au sein duquel les signes se combinent et évoluent d’une façon qui s’impose aux acteurs et selon des lois qui leur échappent (ainsi Nicholas Troubetskoj a appliqué cette méthode à l’étude des sons en montrant les lois par lesquelles ils se combinent dans différentes langues).

Ainsi, s’inspirant de cette méthode, le structuralisme cherche à expliquer un phénomène à partir de la place qu’il occupe dans un système, suivant des lois d’association et de dissociation (supposées immuables). Si l’activité inconsciente de l’esprit consiste à imposer des formes à un contenu, et si ces formes sont fondamentalement les mêmes pour tous les esprits, anciens et modernes, primitifs et civilisés comme l’étude de la fonction symbolique, il faut et il suffit d’atteindre la structure inconsciente, sous jacente à chaque institution et à chaque coutume, pour obtenir un principe d’interprétation valide pour d’autres institutions et d’autres coutumes.