1.4.2 Un structuralisme lié à la philosophie et aux "sciences humaines"

Le structuralisme est lié à la philosophie et aux sciences humaines (psychanalyse, sociologie) mais on ne peut pas réellement parler de philosophie structuraliste ou de structuralisme philosophique (le structuralisme englobant, suivant les différents courants, la plupart des sciences, qui s’alimentent aussi dans les théories structuralistes).

Ainsi, on peut parler de différents structuralismes. Un structuralisme a été mis en place par Louis Althusser, lié aux théories marxistes sur les structures économiques et sociales dégagées par le Capital. Pour Althusser, la structure économique, constituée par l’ensemble des rapports de production (rapports sociaux), est déterminée par la théorie de la praxis, de la pratique collective — la praxis étant la relation dialectique entre l’homme et la nature et l’homme et l’environnement social, relation par laquelle l’homme en transformant la nature par son travail ou en transformant l’environnement social par son travail se transforme lui-même. Ainsi, l’homme en général, transformant son environnement naturel et social par son travail, détermine la structure économique 9.

Jacques Lacan, fonde un structuralisme imprégné de psychanalyse freudienne. Pour Lacan, l’inconscient est structuré comme un langage. Il rejette, ou tout du moins critique, l’autonomie du sujet dans la vie sociale. L’individu n’a que très peu de rôle dans la constitution de la structure économique (terme marxiste), celle-ci est comme prédéterminée inconsciemment (inconscient collectif). La société impose donc à l’individu un certain environnement social et non le contraire. D’autres auteurs, comme Michel Foucault, partagent cette conception (pour lui, le structuralisme annonce l’effacement du sujet et le point d’aboutissement ultime des sciences humaines).

Jacques Derrida fonde un structuralisme ne reposant plus uniquement sur l’étude du langage pour expliquer les structures inconscientes sociales mais aussi sur l’étude de l’écriture, inaugurant ainsi le poststructuralisme.

Dans cet ordre d’idée, on peut avancer que la dimension linguistique dans le cas du structuralisme épouse le rang de la dimension constitutive. Pour autant, les chercheurs s’accordent à dire que les principes linguistiques suisses constituent la pierre angulaire et le point de départ de la théorie structurale, non seulement dans la linguistique mais aussi dans tous les domaines d’études relatives aux sciences humaines. Ferdinand de Saussure a réussi à fonder une école linguistique moderne qui est devenue par la suite un modèle placé à l’avant-garde des sciences humaines à même de rivaliser avec les sciences naturelles et les mathématiques dans leur dépendance à la méthode scientifique exacte10.

"L’idée fondamentale qui se dégage du structuralisme dans la linguistique fait que la langue constitue une structure, c’est-à-dire une entité unique, complémentaire qui est constituée de particules dans un système bien ajusté, régit par plusieurs relations. Donc, la structure est un ensemble de relations régissant les éléments du système." (MaÎmūd Fahmī ÍiÊāzī, ’al-Ba Î× ’allu È awiyy, pp. 35-36.)

والفكرة الأساسية للبنيوية في اللسانيات هي أن اللغة بنية ، أي : كيان واحد متكامل ، يتكون من جزيئات في نظام محكم تحكمه عدة علاقات . فالبنية هي مجموعة العلاقات القائمة بين عناصر النظـام .

Notes
9.

Cf. Jean Piaget, Le structuralisme, "Que Sais-je" ?, Paris, Presses universitaires, 1968, pp. 82-116.

10.

Cf. ’al-Mseddī, Qa à iyyah ’al-binyawiyyah, pp. 11-13. Voir aussi  cAbdel cAzīz Íammūdah, ’al-marāyā ’al-mu Î addabah, p. 182. Voir aussi à ce sujet :

- ÑalāÎ FaÃl, Na Û ariyyat ’al-binā’iyyah finnaqdil ’adabiyy, p. 19.

- Wafā’ Kāmil, « ’al-Binyawiyyah fillisāniyyāt », in Revue c ālam ’alfikr, – Koweit, 26, N° Octobre 1997, pp. 26-27.

- Yumnā al-cabd, Fī ma c rifat ’anna ÒÒ, pp. 28-33 et Joëlle Gardes Tamine, Marie Claude Hubert, Dictionnaire de critique littéraie, p. 209.