2.1.2 Le sème 

Jean Cohen, établit une analyse sémantique de la structure de la métaphore en s’appuyant sur la notion de ce sème :

‘« La ressemblance est identité partielle. Il y a métaphore si sé1 et sé2 possèdent quelque parie commune ou "sème" Ainsi, dans "faire la queue" il existe un rapport de ressemblance entre le sens propre (queue) et le sens figuré (file) , qui est constitué par leur "sème" commun (forme longiligne) . Ce que l’on peut figurer par le schéma : Sé1 ­(a b c)  Sé2 (a d e) Où a représente la partie commune. » 109

Le sème, d’après Dubois110, « est l’unité minimale de signification, non susceptible de réalisation indépendante, et donc toujours réalisée à l’intérieur d’une configuration sémantique. Par exemple, l’analyse sémique rend compte de l’opposition chaise vs fauteuil par l’adjonction, au sémème de chaise (composé de sèmes S1, S2, S3, S4, « avec dossier », « sur pieds », « pour une seule personne », « pour s’asseoir »), du sème « avec bras », absent du sémème de chaise et présent dans le sémème de fauteuil. […] Comme sème est en fait synonyme des termes trait sémantique et composant sémantique, il se rencontre également, quoique non systématiquement, chez les linguistes qui pratiquent l’analyse componentielle ou développent une théorie sémantique dans le cadre de la grammaire transformationnelle.

Ce qui fait que lorsque le sème s’est déplacé du domaine de la sémiologie vers celui de la poétique structurale, il s’est mis à exprimer des unités sémantiques de moindre envergure qui sont communes à deux significations à l’intérieur de l’expression poétique.

Notes
109.

Voir J. Cohen, Structure du langage poétique, p. 125. Voir aussi c A Ò r ’al-bunyawiyyah, traduit par Éābir cUÒfÙr, p. 409.

110.

Voir J. Dubois, Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, pp. 423-424.