Introduction générale

Introduire les TIC à l’école est une nécessité sociale, économique et pédagogique (McNamara, 2003 : 45-46 ; Mishra et Sharma, 2004 :27 ; Kozma, 2005a & b). Au cours des deux dernières décennies, la plupart des pays développés ont connu des changements significatifs attribués aux TIC. Ces changements, multidimensionnels technique, financier et économique, culturel, social, géopolitique sont observés dans presque tous les domaines de la vie : activités économiques, éducation, communications, loisirs, voyages. De plus, les changements notés dans ces pays ont conduit à ce qui est désormais appelé «la société du savoir». En effet, l’ordinateur est en train de provoquer, sous nous yeux, des mutations formidables et inédites qui affectent aussi bien l’environnement géopolitique, le contexte économique, les valeurs sociales, les critères culturels, les attitudes individuelles et bien sûr le système éducatif (Jhurree, 2005). La révolution de la communication est donc à la fois un phénomène récent, une rupture radicale qui depuis un siècle est en plein bouleversement (Wolton, 2002 : 32-33). Comme le souligne Bernard Miège les TIC ne sont pas tombées du ciel brusquement dans les années quatre-vingt-dix (Azzedine, 2002 :7). L’évolution actuelle est le résultat d’un processus enclenché depuis de nombreuses années et concrétise le développement conjugué de l’audiovisuel, de la télécommunication et de l’informatique.

Le développement accéléré des technologies de l’information et de la communication a créé des enjeux et offert des possibilités sans précédent pour le développement et la réduction de la pauvreté dans les pays en voie développement (World Bank, 2006 :4-15 ; Prakash, 2006). En effet, les TIC donnent des possibilités pour la production et l’échange de connaissances, l’éducation et la formation, la promotion de la créativité et du dialogue interculturel, la recherche et d’autres aspects de la vie (Pedro Hepp, Hinostroza, Laval, Rehbein, 2004 : 2-7). Qui détient l’information détient souvent le pouvoir (Sywulka, 2002 ;Gasser, Hockema et Kane, 2006), qui sait communiquer peut accroître son information et bénéficier de toutes les formes d’interactions. En revanche les nouvelles technologies permettent à chacun et surtout à chacune de construire sa propre qualification, son savoir et ses connaissances.

Cependant, plusieurs facteurs font obstacle à un accès équitable aux TIC dans tous les pays du monde et surtout dans les pays les moins avancés : disparités en matière d’éducation et d’alphabétisation, inégalités hommes/femmes (Hafkin, 2002 ; Huyer, 2003), absence d’infrastructures, insuffisance de la formation des utilisateurs, contraintes culturelles et linguistiques et spécificité des conditions d’accès à telle ou telle technologie (Haddad & Draxler, 2002 ; Sharma, 2003 ; Carnoy, 2004 ; Molony, 2006).