1. Mondialisation

Entre 1974 et 1990, la mondialisation est devenue un paradigme dominant de vision du monde (Simeon, 1997). Mais en fait depuis le milieu des années 1990 elle est un des concepts les plus en vogue, non seulement dans le milieu des sciences sociales, mais également au sein du grand public. Le terme est fréquemment employé dans les discours politiques, le plus souvent pour justifier des restructurations dans le domaine public et le retrait de l’État dans certains secteurs d’activités économiques. Dans le monde des affaires, on se réfère généralement à la mondialisation pour expliquer la nécessité de « rationaliser » les activités de l’entreprise et pour justifier les vagues de fusions-acquisitions sur le plan international (Bolduc et Ayoub,  2000).

En fait, deux visions assez différentes se distinguent dans le discours actuel concernant de la mondialisation et son rôle dans notre monde : d’une part, elle est considérée comme une force irrésistible et bienfaisante qui apportera la prospérité économique, sociale, politique et culturelle à tous sur la planète et elle est considérée comme une panacée pour tous les malheureux et toutes les misères des habitants de la planète. D’autre part, une autre vision voit en elle la source de tous les maux contemporains.

Au terme de ce regard panoramique, la mondialisation apparaît bien comme une étape majeure dans l’histoire de l’humanité, une réalité forte et inévitable au cœur des mutations et des interrogations de ce temps. Mais pour l’analyser, on a besoin d’une démarche globale, systématique, interactive qui permette d’en saisir la densité, la complexité et les dynamiques essentielles dont chaque facette apporte sa part de lumière et de questions, d’hypothèses et d’interprétations de la réalité de la mondialisation.

Toutefois, avant d’analyser les répercussions et les effets de la mondialisation sur notre vie et tout simplement dans tous les domaines économiques, sociaux, politiques et culturels, il est nécessaire de commencer par le sens de la mondialisation elle-même pour en mieux comprendre la portée réelle. La réflexion en profondeur sur la mondialisation nous permettra de constater que loin d’être un phénomène conjoncturel, elle s’inscrit dans une continuité historique qui lui donne toute l’apparence d’une tendance lourde. Par la suite, on se penchera plus particulièrement sur la place des TIC dans la mondialisation et sur le rôle essentiel qu’elles jouent dans les domaines culturels, sociaux, éducatifs et identitaires dans les pays en voie de développement.

Donc il est important de savoir que la mondialisation comporte en fait bien des aspects distincts quoique liés, qui ne résultent pas des mêmes forces, ni ne progressent pas (ou ne régressent) au même rythme. Comme les universitaires américains Robert Keohane et Joseph Nye l’ont montré, la mondialisation présente des composantes économiques, militaire, environnementales, sociales, culturelles et politiques (Gordon et Meunier, 2002 : 23-30).

Cependant dans un sens plus large, comme Fernand Harvey l’a démontré, la mondialisation peut comporter deux axes assez grands. Pour lui, la mondialisation a créé un monde bourgeois transnational partageant intérêts économiques et valeurs sociales (Harvey, 2001). Donc en ce sens, la démonstration peut porter sur deux axes généraux :

  • Les intérêts et les défis économiques de la mondialisation
  • Les valeurs et les défis sociaux, culturels et identitaires de la mondialisation