5.1. Les dimensions positives

Pendant ces dernières années, le monde développé a subi une révolution dans les technologies de l’information et de communication, tout particulièrement à cause de la libéralisation des télécommunications, avec l’escalade explosive de l’Internet et la fusion croissante entre l’informatique, les médias et les entreprises de télécommunication. Ces développements rapides ont eu un impact profond sur la santé, l’éducation, l’économie et l’industrie du chaque pays. À travers leurs développements de techniques particuliers, les sociétés d’information améliorent les processus d’apprentissage, développent un matériel pédagogique de meilleure qualité et élargissent l’accès aux ressources et à l’apprentissage. Or l’impact qu’ont les TIC est incontournable car il change toutes les activités sociales, culturelles et économiques. Aujourd’hui le réseau mondial d’Internet, les chaînes de télévision ainsi que la radio, tous liés aux nouvelles formes de technologies de l’information sont accessibles à tout le monde moderne et ils jouent un rôle crucial dans la société (Elmandjra, 1992).

En effet l’information est devenue un des principaux déterminants des rapports de force et du développement socioculturel. Elle compte, également, parmi les principaux facteurs qui sont à l’origine de l’élargissement du fossé qui sépare le Nord et le Sud. Aucune stratégie de développement social et culturel n’est, désormais, concevable sans une politique rigoureuse et à long terme en cette matière. Donc, si la mondialisation des techniques de communication a d’abord été un facteur d’ouverture sur le monde, on ne dira jamais assez l’importance de la radio et de la télévision comme fenêtres ouvertes sur le monde. Plus de 4,5 milliards de postes de radio et 3,5 milliards de postes de télévision, sans compter un milliard de téléphones portables et à peu près autant d’internautes se traduisent nécessairement par d’avantage d’ouverture. C’est pourquoi, d’ailleurs, les régimes autoritaires se méfient des techniques de communication : il suffit de constater la suspicion da la Chine envers Internet. Car on ne peut pas contrôler ni les messages qui circulent, ni leurs influences. Si on souligne, à juste titre, les limites du modèle occidental de l’information politique, il faut aussi admettre que ce modèle a évidemment joué un rôle fondamental d’ouverture à la démocratie pendant plus de cinquante ans (Wolton, 2003).

Or l’accès à l’information est essentiel pour une prise de décision démocratique. Les médias constituent le premier moyen de diffusion de l’information et offrent un espace au débat public. Les nouvelles technologies telles qu’Internet et l’apparition de systèmes bon marché pour la diffusion des programmes de télévision et de radio ont permis d’augmenter la quantité et la diversité des informations disponibles, souvent jusque dans les régions les plus retirées des pays en développement. Cela ne facilite pas la tâche des gouvernements qui souhaitèrent s’opposer à la libre circulation de l’information. La diversité des programmes a favorisé le développement culturel et bénéficié aux minorités, linguistiques notamment(William Mkapa, 2004).

Donc les technologies de l’information favorisent une meilleure prise de conscience de l’importance du processus de participation en tant que générateur de pouvoir. D’où le rôle essentiel qu’elles jouent désormais dans la communication politique et sociale. Néanmoins, on ne saurait perdre de vue le fait que, dans la mesure précisément où elles constituent une source de pouvoir politique, économique, social et culturel, ces technologies d’information ont tendance à privilégier (entre les pays et à l’intérieur de chacun) les systèmes de valeurs dont se réclament les détenteurs de ces pouvoirs. D’où le problème de la "démocratisation" des technologies de l’information et les questions qui en découlent concernant les valeurs morales, et plus particulièrement, l’éthique de la redistribution.

C’est dans ce sens que les TIC sont un instrument de transformation sociale (en opposition à la reproduction du modèle dominant), qu’elles ont une influence transversale sur les différentes sphères de la société :

  • La culture : accès à l’information à la diversité culturelle et valorisation de l’identité de la communauté.
  • La politique : transformation du fonctionnement des institutions ; instrument de contrôle et participation politiques ; moyens d’expression des collectivités isolées ou exclues.
  • L’économie et la société : désenclavement économique ; intégration des populations dans l’espace global de la société de l’information.
  • L’environnement : gestion économe des ressources (amélioration des systèmes d’organisation de la production -matérielles et virtuelles-) et valorisation des aménités (ressources culturelles, patrimoniales, écologiques, etc.).

Ainsi, les changements de la conjoncture politique, économique et technologique exigent un effort d’adaptation tenant compte du fait que « l’avènement d’une société fondée sur le savoir ne peut être envisagé sans la mise en place de conditions permettant un accès universel aux produits et services à vocation culturelle ou commerciale diffusés sur les réseaux ». Notre approche considère l’accès aux TIC comme une condition nécessaire mais non suffisante du développement. Une condition pour maintenir une place dans un marché de plus en plus virtuel et compétitif, pour conserver une place au local et à la culture dans un espace de plus en plus global, enfin une condition pour l’intégration du milieu rural évitant l’inégalité dans l’accès à l’information qui est la clé du nouveau développement (Salgado Lemos, 2003).