5. Formation des acteurs des écoles

Le processus d’adoption d’une innovation, comme l’intégration des TIC en éducation, a un caractère individuel et constructiviste ; le changement d’une organisation passe obligatoirement par un changement de l’individu. Mobiliser, c’est précisément susciter l’adhésion et la complicité de toute l’équipe de l'école en mettant en place des conditions telles que chacun aura envie de s’engager et de participer. Cette opération dépasse donc largement la simple consultation. La démarche et l’évolution d’un projet d’innovation sont nécessaires afin de réduire les résistances au changement, de maintenir des attentes réalistes et de s’assurer que chacun comprend bien les enjeux du projet. L’objectif est aussi d’éviter la désinformation et de développer une attitude positive chez l’ensemble des intervenants de l’école face à l’intégration des TIC (Guidotti, 1996). En effet, parmi les cinq facteurs influençant l’implantation des technologies identifiés par Fabry et Higgs (1997), trois concernent la dimension humaine: la résistance au changement, l’attitude des enseignants et le développement professionnel(Fabry, 1997).

Or, les réformes de l’éducation, notamment celles qui s’inscrivent dans la perspective de la société de l’information, nécessitent la mise en place de moyens pour le développement professionnel. Pour que les changements interviennent en classe, il faut souvent un soutien technique et pédagogique complémentaire. Dans ce cas, le terme « personnel » indique toute personne susceptible de contribuer à l’instauration des réformes envisagées. Il s’agit habituellement des chefs d’établissement, des enseignants et du personnel de soutien administratif et technique (Pelgrum, 2004: 61-62). L’usage des TIC fait évoluer favorablement la productivité personnelle et les pratiques professionnelles des enseignants. Il y a d’abord une phase de sensibilisation où professeurs et membres de l’administration s’alphabétisent aux TIC, à partir des dispositifs technologiques disponibles et de leurs possibilités d’usage. Ensuite, ils acquièrent des compétences de base et commencent à mettre diverses applications au service de leurs tâches habituelles et de leurs projets. En troisième lieu, devenant plus compétents et plus assurés dans l’usage de ces technologies, ils se lancent dans un processus d’intégration où travaux professionnels et utilisation des TIC sont combinés (Khvilon, Evgueni, Patru, 2005).