5.3. Formation des élèves

Les TIC ne sont pas simplement un outil pouvant être utilisé par les écoles, mais aussi un outil que les élèves devront utiliser pendant toute leur vie, aussi bien professionnelle que privée. Ainsi se pose la question de savoir ce que les jeunes doivent apprendre pour être en mesure de travailler et de vivre dans la société de l’information. Une réponse s’impose : les jeunes doivent apprendre comment améliorer leur apprentissage ( ULF, 2003).

Le projet Hole in the wall44, entrepris par Sugata Mitra en Inde, est un exemple intéressant pour les responsables de l’élaboration des politiques. Dans le cadre de ce projet, un ordinateur Pentium très puissant, muni d’une connexion d’accès rapide à Internet, a été encastré dans un mur, le but étant que les enfants pauvres des rues puissent y accéder gratuitement et librement. L’opération a montré que des groupes d’enfants curieux étaient capables de s’initier seuls au fonctionnement de base d’un ordinateur (Mitra, 2000) et de découvrir le principe de la navigation sur Internet et les possibilités ainsi offertes, sans même en connaître la terminologie. Ce constat est particulièrement encourageant : il apporte la preuve que des enfants vivant dans une situation économique très précaire et qui n’ont aucun contact avec une personne possédant ne serait-ce qu’un minimum de connaissances en informatique, peuvent néanmoins apprendre à maîtriser les éléments et les fonctions de base des technologies de l’information pour peu qu’ils aient les moyens et la liberté d’y accéder.

Même si le taux d’accès à des ordinateurs et les possibilités de connexion à Internet sont limités, il est important que les pays en développement réforment leurs programmes scolaires afin de promouvoir, au niveau de l’éducation de base, les aptitudes à la réflexion critique et les capacités d’apprentissage tout au long de la vie. Une solution peut être de constituer des partenariats avec des entreprises et des organisations non gouvernementales en vue d’une mise en commun de contextes, des problèmes et des ressources, dans la perspective d’une réactualisation des programmes scolaires. Il est réconfortant de constater, à la lumière des études de cas SITES-M2, que, malgré le manque de moyens et de soutien, des pratiques pédagogiques novatrices voient le jour dans les pays en développement (Pelgrum, 2004: 102-112).