Troisième exemple : Le budget spécifique des TIC

Dans tous les pays européens, un budget spécifique est prévu pour la mise en place des projets des TIC dans le premier et le second degré. On peut aussi y trouver des dépenses concernant les TIC dans des domaines tels que les ressources humaines, le personnel, les enseignants spécialisés en TIC et l’équipement. Lorsqu’il est possible de connaître la manière dont est réparti le budget entre les différents postes, on constate que les dépenses en équipement sont majoritaires et que l’importance relative de ces dépenses augmente encore pour le secondaire. Par contre dans tous les établissements secondaires de notre échantillon, il n’y a pas un budget spécifique prévu pour la mise en place des projets des TIC.

Ces explications, les résultats de notre analyse de la situation économique et ces exemples montrent que démocratisation des TIC dans l'éducation en Inde n’est encore ni la priorité de la politique gouvernementale ni des établissements scolaires gouvernementaux en Inde. En fait, dans un pays comme l'Inde où moins de 50 % des enfants de familles pauvres vont à l’école –parmi eux, seulement 1 sur 5 achève les 8 années d’études–, il est possible que pour les dirigeants du système éducatif, l’investissement dans les TIC à l'école apparaisse comme un rêve à réaliser après le reste. Les établissements privés, en revanche, dépensent pas mal d’argent dans ce domaine, conséquence naturelle sans doute de la mondialisation voire de l’embourgeoisement, qui se traduit par le désir de mettre les TIC à disposition d'un nombre limité d’enfants. Lors de la campagne électorale du printemps 2004, sous le slogan India Shirting (l'Inde qui brille), le BJP (Le Bharatiya Janata Party) a mis l'accent sur les avancées technologiques et le succès économique de l’Inde. Toutefois, la classe moyenne au fait de la mondialisation des marchés et de l’augmentation exponentielle des services technologiques indiens ne représente qu’un faible pourcentage de la population. Les régions rurales, où habitent les deux tiers de la population, restent à l’écart de l’Inde qui brille (Lafrance, Laulan & Rico De Sotelo, 2006 : 86).