Définition de Wooldridge :

Le terme agent caractérise un système informatique matériel ou (plus souvent) logiciel qui comporte les caractéristiques suivantes :

  • Autonomie : l’agent agit sans l’intervention d’humains ou d’autres intervenants, et a un certain contrôle sur ses actions et ses états internes.
  • Capacités sociales : l’agent interagit avec d’autres agents (pouvant être des êtres humains) à l’aide d’un langage de communication d’agent.
  • Réactivité :l’agent perçoit son environnement (qui peut être un monde physique, un utilisateur via une interface graphique, un ensemble d’autres agents, Internet, ou encore tous ces éléments combinés), et répond de manière opportuniste aux changements qui y surviennent.
  • Pro-activité : l’agent n’agit pas simplement aux stimuli de son environnement, il est aussi capable de démontrer des comportements dirigés par des buts en prenant des initiatives.

Nous retrouvons dans les deux définitions, les notions de réactivité, de pro-activité et une dimension sociale même si Ferber n’utilise pas ces termes-là.

En plus des propriétés citées ci-dessus, nous pouvons en identifier d’autres issues des définitions qui apparaissent dans la littérature, comme par exemple [Briot et Demazeau, 2001] [Hunhns et Singh, 1999] [Sycara, 1998] [Franklin et Graesser, 1996] [Wooldridge et Jennings, 1995] :

  • Raisonnement : Un agent peut décider quel but poursuivre ou à quel événement réagir, comment agir pour accomplir un but, ou suspendre ou abandonner un but pour se dédier à un autre.
  • Apprentissage : L’agent peut s’adapter progressivement à des changements dans des environnements dynamiques grâce à des techniques d’apprentissage.
  • Mobilité: Dans des applications déterminées il peut être intéressant de permettre aux agents de migrer d’un noeud à un autre dans un réseau tout en préservant leur état lors de sauts entre noeuds.

Il existe deux grandes classes d’agents obtenues en fonction de leurs capacités de raisonnement : les agents réactifs et les agents cognitifs. Les agents réactifs opèrent selon un cycle Perception/Action. Leur comportement est fondé sur un ensemble de stimuli-réponses, i.e. à une perception donnée, il existe une action qui est programmée. La communication entre agents et les interactions avec l’environnement sont très rudimentaires. Les agents réactifs présentent certaines caractéristiques intéressantes [Drogoul, 1993] : la simplicité de la description d’un comportement local et l’émergence des comportements globaux complexes, malgré la simplicité des agents. La fourmilière du projet MANTA est un exemple de société d’agents réactifs [Drogoul, 1993]. Les agents cognitifs se calquent sur le modèle humain. Chaque agent dispose d’une représentation partielle de l’environnement et des autres agents. Ils agissent selon un cycle Perception/Décision/Action. Chaque agent a donc la possibilité de raisonner en fonction de ses propres buts, des connaissances qu’il a des autres agents. Les agents ont, de plus, la capacité de communiquer avec les autres agents selon un mode de communication proche de celui présent dans les conversations humaines.

A l’intérieur de chacune de ces deux classes, différentes architectures d’agents peuvent être choisies. Ce choix dépend du domaine d’application mais aussi des fonctionnalités de l’agent souhaitées par le concepteur.