B.3.2- Dépression, Traumatisme, rythme, et fluides

‘“The world is nothing but mind, and what is the mind ?
The mind is noting but the world”
Jacques Kerouac, The Darma Bums, 1958’

Dépression

On trouve de nombreux symptômes communs à la douleur chronique et à la dépression : pessimisme (anticipations négatives), rumination mentale, incapacité à éprouver du plaisir ou de la satisfaction au quotidien (anhédonie), dépréciation de soi-même, comportements narcissiques, apragmatisme (incapacité à ambitionner et à entreprendre une action) accompagné de ralentissement psychomoteur (fatigue), perte de la notion de temporalité, troubles de l’attention et de la mémoire.

Certaines études ont pu montrer, par ailleurs, la dépression comme un marqueur prédictif de la douleur chronique (notamment Young Casey et al., 2008).

La douleur chronique se poserait-elle, ainsi, comme une forme, voire une conséquence de la dépression ?

De même que la douleur chronique, la dépression nous apparaît comme un trouble du lien empathique et endocongruent.

Pour ce qui est de l’empathie, notons l’hypothèse avancée par Melchior de la dépression comme une réactualisation de la bouderie enfantine. Cette bouderie se présenterait sous la forme d’une grève généralisée, commençant par une “grève de la relation, de la communication”, et nous pourrions ajouter “grève de la tentative de simuler les états mentaux d’autrui”, du fait d’un vécu d’injustice. Puis la grève s’étendrait au plaisir, en montrant à l’autre qu’il se révèle inapte à le procurer. Même le plaisir que le “boudeur” attendait, et pour lequel il avait peut-être entamé la grève, se voit refusé dans cet élan répulsif. Ensuite la bouderie, comme une “inhibition généralisée”, provoquerait une “grève de la spontanéité, une grève de la vie”, avec un apparent apragmatisme.

Selon nous, dans cette bouderie adressée initialement à l’autre, l’autre peut se présenter sous la forme d’une personne, d’un groupe, ou du monde entier. Mais, quoi qu’il en soit, la bouderie devient généralisée, de surcroît, aux personnes auxquelles elle s’adresse, car ce mode relationnel devient un comportement automatique et systématique. Melchior nous décrit ainsi le processus de la bouderie :

‘“S’il n’est pas trop difficile de commencer à bouder, c’est en revanche infiniment plus difficile d’arrêter, c’est là un phénomène dont nous avons tous fait l’expérience. Pourquoi ? Probablement parce qu’arrêter de bouder pourrait risquer d’équivaloir, à mes propres yeux de boudeur, à me déjuger. Cela pourrait signifier qu’après tout il n’y avait pas vraiment de raisons pour bouder, cela reviendrait donc à me désavouer. En outre, le comportement moteur qui est le mien, lorsque je boude, ne peut pas ne pas rétroagir sur mon vécu : que l’on fasse l’expérience de faire semblant de bouder pendant dix minutes ou un quart d’heure, le vécu (fait d’un mélange de tristesse, de colère, d’amertume et de rancœur) qui y correspond fera bien vite son apparition. Ce vécu suscite le comportement de repli, de retrait, d’inhibition, de mutisme, et celui-ci renforce ce vécu.’ ‘Le comportement de bouderie s’autorenforce aussi d’une autre façon : car tandis que, installé à l’écart, en retrait, je boude, les autres continuent à échanger, éventuellement à s’amuser, à vivre. Je me retrouve donc de plus en plus à l’écart, ce qui me rend de plus en plus triste, de plus en plus frustré et, donc, de plus en plus en colère. Cela me donne donc de moins en moins envie d’aller vers les autres, à qui j’en veux toujours davantage, et ainsi, ma bouderie ne cesse de s’intensifier et de prendre consistance”. (2004, p292).’

La dépression, bouderie chronique de l’adulte, se présenterait ainsi comme un cercle vicieux, et surtout, comme un état d’esprit, une manière spécifique de percevoir et de construire la réalité. Il s’agit ici d’une réalité où la relation (à soi, à l’autre, à l’environnement) est mise perpétuellement en échec, échec qui vient ensuite réalimenter cette réalité. On peut même dire, dans cette construction, que la relation se voit potentiellement sélectionnée pour l’échec.

Si l’on transpose la définition du mot “conversation” au concept de “relation”, Pascal, par l’idée qu’il expose d’un esprit “gâté”, décrit bien, au fond, un des processus en jeu dans la dépression :

‘“Comme on se gâte l’esprit, on se gâte aussi le sentiment. On se forme l’esprit et le sentiment par les conversations. Ainsi les bonnes ou les mauvaises le forment ou le gâtent. Il importe donc de tout de bien savoir choisir, pour se le former et ne le point gâter ; et on ne peut faire ce choix, si on ne l’a déjà formé, et point gâté. Ainsi cela fait un cercle, d’où sont bienheureux ceux qui sortent” (1897, p322-323).’

Avec la dépression comme une bouderie, le trouble empathique se situerait au niveau d’une négation, ou d’un refus du lien, peut-être lié à la quête éperdue de l’objet total, et, par conséquent, au rejet de tout objet partiel potentiel ?

Ce serait, dans le jeu de ballon en cercle, la personne qui croiserait ses bras et serrerait ses jambes alors que le ballon lui parvient, sous prétexte que ce ballon n’est pas couleur de lune ou de soleil. On aurait affaire à une rupture empathique, correspondant à des attentes inadaptées concernant la réalité. Ou peut-être, comme nous l’avons évoqué plus haut, les attentes sont-elles d’avance “réglées” pour être inadaptées, de sorte de perpétuer les règles de communication d’un contexte empathique initial dysfonctionnel?

Car cette négation d’accepter le monde en soi, qui restreint considérablement les limites de soi-même, comme tout mythe, trouve toujours une raison consciente. Dans la dépression, c’est le monde, qui, injustement, n’apporte pas ce qu’il devrait apporter, et apporte ce qu’il ne devrait pas. Il s’agit d’une perception de l’environnement comme hostile, et dont il faut se protéger. Avec la douleur chronique, le mauvais objet se voit cantonné à la douleur. Anticipations et ruminations ont pour objet de s’en défendre. Ainsi,

‘“ La peur de la réveiller conduit tout naturellement le patient à contracter sensiblement son espace de vie. Son être-au-monde est alors à ce point étriqué qu’il peut être dit pauvre-en-monde, et en cela comparé à l’être-au-monde ‘embaumé’ de certains psychotiques” (Oleg Poliakow, 2004, p134).’

Si l’empathie et l’endocongruence se présentent comme les étendards émotionnels de la circularité et de l’ouverture d’un système, la dépression, de son côté, et sa “petite sœur”, la douleur chronique, apparaissent ici comme des modèles de réductionnisme relationnel, au point que le sujet se sente ramené à l’état de chose.

“Au paroxysme de la douleur nous ne sommes que ‘chose’, que chose écrasée, rongée par la douleur, ‘chose-loque’, qui se tord et ne peut plus pouvoir, et dont le seul savoir est la conscience amère de l’inanité de quelque présence que ce soit à ses côtés. Nous sommes à cet instant-là, souvenons-nous, hors contexte relationnel. Mais aussi hors contexte temporel. Car dans cet interminable et absurde présent qu’évoque par analogie l’insomnie, nous sommes quelque part ailleurs, dans un ‘maintenant’ sans consistance, hoquetant et affreusement blanc. Et pour finir hors contexte corporel. Aspiration à fuir le corps meurtri pour un ailleurs plus assuré, et parfois -on l’espère- définitif et sans retour.” (Oleg Poliakow, 2004, p133-134).’

Dans la douleur chronique et la dépression, on retrouve ce refus de percevoir la vie comme un jeu. Dès lors, le jeu de rôle de l’empathie, “faire comme si j’étais à la place de l’autre”, n’a plus lieu d’être. La psyché semble se couper de sa fantasmatique. Les processus associatifs ont toujours cours, plus que jamais, mais sur un registre pessimiste, et sous forme de rumination mentale. En effet, la réduction de la psyché à son simple appareil provoque un réseau associatif en boucle fermée.

Dans ce refus total du jeu produit ce qu’on pourrait appeler un “excès réalisme”. Il ne s’agit pas ici d’une pensée opératoire, qui se contente de décrire ce qu’elle voit, mais d’une tendance à percevoir la vie avec une lucidité négative exacerbée, celle qui nous dit qu’il est tellement stupide de faire des enfants, parce que la majorité des gens ne sont pas heureux, ou parce que le soleil explosera d’ici à quelques milliards d’années, et que, quoi qu’il en soit, la race humaine s’éteindra.

À l’opposé de la conception martyienne, il ne me semble pas qu’on ait affaire, dans la douleur chronique ou la dépression, à une carence dans les processus secondaires, à un déficit au niveau du Préconscient et des chaînes associatives. Je crois que le manque de “fluidité de la circulation préconsciente” évoqué par Marty est relative, au contraire, à un excès de représentations du même ordre, et qui “tournent” en circuit fermé au monde. Nous ne sommes pas dans l’énergie libre propre au principe de plaisir (le plaisir n’a plus droit de cité), ni dans l’énergie liée propre au principe de réalité (la réalité “extérieure” n’a plus droit de cité), mais dans une dysfonction due à une énergie “ultra-liée”, avec une réalité “autarcique et agonisante”.

Pourrions-nous, d’ailleurs, en comparant les modèles, apparenter l’énergie libidinale freudienne, l’esprit batesonien, et l’empathie vischerienne?

L’univers interne du sujet, refusant d’être alimenté par l’extérieur, s’asphyxie. Cette autarcie émotionnelle absolue produit dans le système un déphasage d’avec l’environnement, mais aussi d’avec soi-même. Tout individu qui resterait cloîtré dans une grotte ne vivrait plus dans la même temporalité que ses congénères à la surface, et risquerait, du fait du manque de relation, de sombrer dans la folie.

Concernant la temporalité, il est, dans l’empathie, comme dans l’endocongruence, une notion de rythme indispensable. Dans l’empathie esthétique avec le monde, sentez comme une musique cadencée très exactement en relation avec votre humeur, vous permet de magnifier cette humeur. Empathie et endocongruence s’accordent alors. Lors d’une danse à deux, il s’agit de s’accorder rythmiquement à l’autre, pour produire le mouvement “parfait”, l’interaction la plus fonctionnelle.

Dans ces exemples de correspondances “transmodales”, on voit poindre à nouveau la théorie de Stern sur l’accordage affectif, dans laquelle un accord rythmique et émotionnel permet de se constituer un “sens de soi” en se “rassemblant” au travers du rythme.

Au tennis, on parle d’un contre-pied quand la balle se pose à l’endroit inverse de la direction de course du joueur, de sorte que, la plupart du temps, il ne puisse accéder à cette balle. L’immense majorité des exemples quotidiens de “contretemps” évoquent un processus défaillant.

En physique, dans le registre de la dynamique des fluides, on parle d’un fluide laminaire pour mentionner la régularité rythmique de son écoulement. Si rien ne vient obstruer celui-ci, le fluide passe de façon constante. En revanche, si des éléments viennent parasiter le passage, ou si le contenant du fluide se rétrécit soudainement, alors le fluide s’écoulera par à-coups. On l’appellera un “fluide turbulent”. Imaginez, par exemple, quelqu’un qui boit à une bouteille, laissant passer l’air correctement pour boire aisément. Le fluide s’écoule de façon laminaire, à un rythme régulier. Si maintenant ce quelqu’un prend une bouteille remplie d’un liquide, et la retourne subitement vers le bas. Le fluide, passant par un espace rétréci, se met à s’écouler par saccades, de façon turbulente, à un rythme irrégulier.

Ainsi, plus un fluide s’écoule sur un mode laminaire, plus son débit est important, et moins il utilise d’énergie. En revanche, plus un fluide est turbulent, moins son débit est important, et plus il utilise d’énergie.

L’homéostasie, notre équilibre en mouvement, requerrait donc une rythmique d’ordre laminaire pour préserver sa fonctionnalité optimum.

La systémique voit la notion de rythme à travers le principe de circularité. Plus l’information circule aisément dans une interaction, plus on pourra la qualifier de fonctionnelle.

Dans le cadre de la dépression et de la douleur chronique, on peut émettre l’hypothèse qu’un déficit de circularité de l’émotion “positive” dans l’empathie, et, par ricochet, dans l’endocongruence, viendrait appauvrir le système en information et le “vider” de son énergie libidinale, entraînant un symptôme de fatigue psychophysique.

Un tel système ne parviendrait donc pas à préserver, à garder l’information. Vue dans le sens inverse, l’information ne pourrait pas garder une valeur d’information très longtemps. Prenons, à nouveau, un exemple issu de la physique. Tout matériau qui va se réchauffer est doté d’une certaine capacité d’inertie thermique, autrement dit d’une certaine capacité calorifique, capacité à garder, à stocker cette chaleur. Un "thermos" possède une bonne capacité calorifique… excepté s’il est endommagé, ou resté ouvert. Dans la dépression et la douleur chronique, l’émotion, notamment l’émotion positive (chaleur), ne parvient pas à être stockée, et son effet sera de courte durée.

Illustrons notre propos par la métaphore amoureuse :

  • Dans une communication fonctionnelle, par exemple dans un couple filant un amour serein depuis plusieurs années : si Monsieur dit à Madame “Je t’aime” à raison d’une fois tous les six mois, ce “Je t’aime” fera écho en elle pendant suffisamment longtemps, et l’information qu’elle y trouvera restera pertinente jusqu’au prochain “Je t’aime”… ou presque.
  • Dans une communication dysfonctionnelle amoureuse, par exemple l’amour naissant ou toute autre situation de crise dans le couple : le “Je t’aime”, quand il sera prononcé, ne gardera sa valeur et sa pertinence que quelques jours, parfois quelques heures, ou même quelques minutes, et devra se voir répété inlassablement.

Notre hypothèse est donc qu’un système manquant de circularité empathique et endocongruente, un système “turbulent”, est un système dans lequel le message possède une faible capacité calorifique, une faible capacité à “faire de la chaleur” à ses hôtes, et un système qui ne parvient pas, lui-même, à emmagasiner le peu de chaleur qu’il reçoit.

La circularité apparaît ainsi comme un principe primordial de l’équilibre d’un système, et avec elle, la régularité temporelle. Cela ne signifie pas qu’il faille qu’une vie soit linéaire et constante, car tout individu est avide de changement, de nouveauté. La nouveauté, c’est la juste dose de désordre, d’entropie, qui convient à revaloriser l’émotion. L’entropie, c’est le taux de désordre qui se trouve dans tout système et que l’on peut mesurer. En fait, l’entropie, c’est la dose de chaos qui existe en chaque élément. De façon naturelle, lorsqu’un système fonctionnel connaît une trop grande entropie, celle-ci se réorganise d’elle-même pour revenir à un état constant. Dans un tourbillon, par exemple, les molécules vont, en premier lieu, se désordonner, puis, très rapidement, spontanément, retrouver un ordre dans le sens du tourbillon.

Dans tout système sain existe une faible dose d’entropie, une crise, un dérèglement, une marge d’erreur, un bogue. Mais parfois, dans l’homéostasie, tout un système à lui seul entropique ne représente que la faible dose chaotique d’un système plus grand.

La douleur chronique, de ce point de vue, à l’échelle familiale (familles de douloureux) ou individuelle, pourrait bien ne se révéler que comme la faible dose d’anomalie, fonctionnelle ou non (si l’entropie devient une crise permanente), d’un système plus grand.

Par ailleurs, tout comme le système va “produire” davantage de garçons en réaction aux dommages collatéraux à la guerre, il se peut que ce même système produise davantage de dépressifs, voire de douloureux chroniques, comme autant de grévistes ou de résistants par rapport à une orientation locale ou mondiale dysfonctionnelle.

Dans un système dysfonctionnel, l’ordre ne revient pas, et la crise perdure qui, paradoxalement, fige tout l’environnement autour d’elle. C’est la crise qui devient loi, mais en perdant toutes ses propriétés d’adaptabilité.

En fait, on peut même avancer que dans un système dysfonctionnel, il n’existe pas de crise, au sens “sain” du terme. La crise, habituellement, est utile à favoriser le changement. Elle se révèle comme un véritable outil transitionnel, qui accompagne un système vers une nouvelle homéostasie.

Ainsi, par définition, on peut décrire la crise comme un équilibre instable et éphémère, revêtant une qualité de tunnel ou de relais vers un nouvel équilibre stable (mais en mouvement).

Or, le système dysfonctionnel ne semble pas permettre à la crise d’assurer sa fonction de “désorganisation pour une réorganisation” des éléments. Dans la douleur chronique et dans la dépression, particulièrement, il apparaît une incapacité systémique à entrer en crise, comme si les attracteurs étaient trop puissants pour permettre un changement.

L’attracteur, ce concept issu de la Théorie du Chaos (Gleick, 1988), désigne le phénomène (ensemble de valeurs, croyance, règles, comportements…) qui, comme son nom l’indique, attire un système vers une organisation spécifique, tout en en maintenant la cohésion et le cap. Le comportement de chaque système auto-organisé va ainsi toujours tendre vers cet attracteur, comme “aimanté” par celui-ci. L’attracteur d’un système se montre, dès lors, le garant de sa stabilité.

Dans un système rigide, la crise crée une résistance de l’attracteur qui renforce et rigidifie davantage le système. Dans un système évolutif, la crise vient nourrir et transformer l’attracteur, pour permettre au système de co-évoluer avec l’environnement. L’attracteur exerce par conséquent une influence certaine sur le système. On peut l’illustrer par l’image d’une vallée vers laquelle un objet instable tel qu’une balle sera inexorablement attiré :

http://www.repere-pnl.com/site/La_PNL_et_la_Theorie_de_lAuto_Organisation_R_Dilts-442.html

De par cette influence qu’il exerce, l’attracteur vient alors orienter toute expérience perceptive ou émotionnelle. C’est ainsi que, dans une même image, nous pourrons percevoir différentes réalités, en fonction des attracteurs qui nous “gouvernent” :

“Siempre”, Octavio Ocampo : tableau représentant à fois un vieux couple enlacé et deux musiciens
“Siempre”, Octavio Ocampo : tableau représentant à fois un vieux couple enlacé et deux musiciens

Certains attracteurs peuvent ainsi sembler plus fonctionnels que d’autres. Dans le cas d’un système évolutif, l’attracteur est large, permettant une interaction avec l’environnement, et peu profond, exerçant une force d’attraction modérée :

http://www.repere-pnl.com/site/La_PNL_et_la_Theorie_de_lAuto_Organisation_R_Dilts-442.html

Dans le cas d’un système rigide et probablement moins fonctionnel, l’attracteur est étroit et profond, peu propice à l’interaction, et exerçant une force d’attraction puissante :

http://www.repere-pnl.com/site/La_PNL_et_la_Theorie_de_lAuto_Organisation_R_Dilts-442.html

Il semble en être ainsi dans les cas de la dépression et de la douleur chronique, où un système de pensée spécifique, basé sur une construction de la réalité comme hostile, vient influencer le positionnement biopsychosocial de l’individu.

Ne pouvant entrer dans une crise saine, extériorisée, le système vit alors une sorte d’ ”implosion”, en dehors de l’espace et du temps.

Dans la douleur chronique, c’est la douleur elle-même qui devient l’attracteur. Toute attitude, toute pensée tend vers la douleur, maîtresse des lieux, qui a posé sa marque dans le système.

Dans la dépression c’est une perception de tout “par le manque” qui joue le rôle d’attracteur, perception que l’on retrouve fréquemment dans l’observation clinique de la douleur chronique.