Vignette biopsychosociale

Le matin, Justin se lève et pense à comment et combien il aura mal dans la journée. Il s’y prépare, il l’anticipe, comme le rituel d’un guerrier avant le combat. Sauf que dans le cas présent, c’est une bataille pour chaque jour qu’il faut livrer. Hélas, se préparer à cette bataille, c’est aussi l’attirer inéluctablement vers soi, s’attirer la foudre, comme on dit. La douleur viendra forcément, et par surprise. Si seulement l’ennemi disait à Justin quand il va frapper et sur quel mode, Justin pourrait alors maîtriser un peu mieux sa vie.

Ca y est, l’ennemi a attaqué, sur un front inattendu. L’important, maintenant, c’est d’encaisser les coups convenablement. Se positionner différemment, riposter de front, rien n’y fait, l’ennemi est trop fort et trop vicieux. Mais il se fatigue par moments ; la douleur donne du répit à Justin, qui, loin d’être soulagé, pense déjà à la prochaine offensive. Pour autant, la vie quotidienne est là qui attend son tour. Il faut aller au travail, rencontrer du monde toute la journée et faire bonne figure. La douleur est un parasite qui ne se remarque pas sur celui qui la porte. Justin n’aurait donc aucune légitimité à se plaindre. Au nom de quoi ? Il n’a pas l’air handicapé : il a deux bras, deux jambes, qui fonctionnent, comme tout le monde. Il parle sans difficulté. Certes, on le sent un peu “au ralenti” parfois. Mais quand même, pas de quoi en faire une maladie ! Et si, pourtant, Justin est malade. Que cela provienne de sa tête ou de son corps, le résultat est là : il souffre le martyr. Mais sans cause valide, et il n’en est jamais dans la douleur chronique, pas de passeport pour la plainte ; il faut serrer les dents. Cela fait bien longtemps que ses proches n’écoutent plus ses jérémiades. Quelque part, Justin les comprend. Que répondre à quelqu’un qui souffre et pour qui l’on ne peut rien ? Quelqu’un qui préfère rester seul pour souffrir, qui plus est, pour mieux se concentrer pour lutter.

La douleur isole. Elle transforme jusqu’à la manière de penser, de réagir, de se comporter au quotidien. Ce serait dû à la plasticité neuronale, selon les scientifiques : cette capacité du cerveau à s’adapter à des situations nouvelles en créant de nouveaux “chemin neuronaux”. En découlent alors des schémas de pensée et des comportements en adéquation totale avec ce nouveau contexte psychosomatique. Depuis ses toutes premières douleurs, Justin a remarqué qu’il avait spontanément changé ses postures habituelles. Il a, très vite, adopté des postures de défense, de compensation ou d’exclusion. C’est comme si tout son équilibre postural avait changé, muté, en à peine 72 heures. Autrefois, quand il n’avait pas mal –parce que oui, ce temps a existé, bien que Justin ait peine à s’en souvenir- il sentait tout son corps vivre à l’unissons avec lui-même. De façon tout à fait normale, Justin “était dans son corps”. Il l’habitait complètement. Aujourd’hui, c’est comme si une partie de son corps ne lui appartenait plus.

Son espace mental pour penser son corps s’est si bien adapté pour faire face à la douleur de Justin qu’il en oublie certaines zones ainsi que certaines attitudes “communes”. Il éprouve par exemple des difficultés à passer de la position assise à la position debout, simplement parce que son système neuronal a oublié le chemin à force de le pratiquer moins. Et quand Justin reste trop longtemps dans une position, même si c’est une position dite “de confort”, il commence très rapidement à sentir son dos se durcir comme de la pierre et s’imposer comme un corps étranger, qui se présenterait comme un petit pois permanent dans le dos de la Princesse au Petit Pois. De la même manière, Justin montre une certaine raideur dans le dos quand il marche, comme un robot désarticulé. Ceci parce que son dos ne fait plus partie de lui et que Justin ne parvient plus à l’intégrer dans son schéma corporel. C’est ce que l’on appelle “l’exclusion segmentaire”. C’est la raison pour laquelle Justin ne sait pas bien décrire la localisation de départ de sa douleur. Il sait qu’elle vient toujours par derrière, dans le dos. Mais, son dos ne faisant plus partie de son système somatique, Justin se voit incapable de discriminer davantage les sensations provenant de cette zone. C’est comme s’il y avait, à l’endroit de la douleur, un magma confus et impénétrable, qui sait pourtant se faire sentir.

Les deux seuls moment où Justin sent à nouveau son dos comme intégré à son corps et non pas comme un intrus, c’est quand il porte un corset ou encore quand son masseur - kinésithérapeute le masse. Grâce à ces différentes stimulations répétées, le cerveau de Justin peut, pendant une courte phase et petit à petit, retrouver les chemins neuronaux anciens de la “normalité”. Mais la douleur a la peau dure et le schéma d’adaptation à l’univers “souffrance” qu’elle a mis en place se révèle puissant et doté d’un domaine d’action en chaîne et très étendu. La douleur sait reprendre ses droits et remplir ses devoirs.

Douleur et exclusion segmentaire : théorie médicale, par le Dr Pierre VolckmannLa vie est un équilibre. L’organisme fonctionne de manière équilibrée grâce à la permanence d’informations (mécaniques : barorécepteurs et mécanorécepteurs – chimiques : glycémie, les hormones et les ions – électriques : réception et transmission des informations des nerfs périphériques et fonctionnement du cerveau et de la moelle – sensorielles : vue /ouie / odorat / positionnement dans l’espace...) et de capteurs recevant ces informations, permettant une homéostasie qui se veut la plus harmonieuse et la plus économe possible.
Ainsi, lorsque nous recevons une information douloureuse (“je marche sur une punaise” “je retire mon pied” ”j’approche ma main de la porte du four” “je retire ma main car j’ai la sensation de chaud” ), pas besoin de penser à éviter une nouvelle stimulation inconfortable, on le fait naturellement. Nous nous protégeons spontanément car nous savons où nous nous situons, où nous allons et comment organiser notre fonctionnement corporel pour pouvoir faire sans se défaire.
Pour tout cela, la perception correcte du corps est indispensable. Cette représentation est le fruit du mélange de multiples informations : positionnement du corps dans l’espace (oreille interne) - recueil des informations des mécano et baro-récepteurs périphériques en provenance des articulations, des tendons, des muscles - recueil des informations tactiles épicritiques (mon enveloppe corporelle) - recueil et screaning de ces informations avec ce que l’espace cortical a déjà comme informations, etc…
Ainsi pour marcher, nous avons besoin de sentir notre corps placé en position érigée, les membres inférieurs en extension et verrouillés pour ne pas tomber. Le mouvement créé est en permanence corrigé par rapport à la verticale, grâce à tous les capteurs mis en place par la nature pour informer le décodeur central (le cortex moteur et le cortex sensitif) de ce qui se passe et/ou de ce qui risque de se passer si le mouvement n’est pas contrôlé.
Pour être efficace et performant en permanence, ce système parfait a besoin de s’entraîner, de répéter continuellement, pour maintenir son niveau de performance et d’excellence. Sans ce rappel pluri-quotidien, nous perdons “l’habitude  de” : marcher - manger - courir -monter descendre les escaliers, etc…
Nous le savons tous, après une période d’alitement prolongé (chirurgie – maladie...), nous avons du mal à refaire les choses de la vie courante et en particulier marcher ; C’est d’ailleurs un problème de santé publique avec les personnes âgées qui se retrouvent alitées souvent à cause d’un traumatisme bénin (fracture du col du fémur) et qui perdent leur autonomie de marche par “oubli”.
Cette réaction de perte et d’oubli est, sur un plan neurophysiologique, liée à “un gommage” transitoire de la zone du cortex moteur chargée de la fonction motrice de la partie du corps immobilisée. Tout se passe comme si, sans une utilisation régulière, la représentation motrice et sensitive (car les deux éléments fonctionnent conjointement) et l’organisme se mettaient en vacances et attendaient des jours meilleurs !!! Ce phénomène s’appelle le “syndrome d’exclusion segmentaire”.

On l’aura compris, la douleur chronique modifie sensiblement la manière de percevoir son corps, mais pas seulement cela. Elle fait voir le monde et les autres avec un prisme foncièrement différent. C’est tout le champ des représentations qui est ici transformé, couleur noir. La douleur chronique plonge sa victime dans un univers sombre et fonctionnant en circuit fermé, autonome, avec des images et des symboles corrélés. Le corps se voit ainsi enfermé dans cette prison d’images internes désajustée, aussi désajustée que l’image du corps peut l’être.

La personne qui souffre de douleur chronique ne peut plus percevoir son corps comme un outil ou comme une source de plaisir. Toutes les représentations qui se sont construites autour du corps sont biaisées par la modification du schéma corporel, par la douleur, et par les images associées. Le tout se fige dans un système bien ficelé, qui désormais s’auto-alimente. L’hypnose donne alors la possibilité d’agir sur ces images pour modifier le système entier, pour inverser la vapeur de cette réaction en chaîne qui s’est produite. Modifier un des éléments d’une boucle rétroactive revient à modifier tous les autres éléments. En suggérant, au cours de la transe hypnotique, des images différentes du corps et de l’environnement de Justin, celui-ci mobilise peu à peu toutes les ressources nécessaires à retrouver ses schémas anciens et sains, ou de nouveaux schémas adaptés à une réalité plus douce.

Justin avait oublié une partie de son corps. En visualisant cette partie dans divers contextes liés au bien-être, il peut alors non seulement réactualiser son schéma corporel, mais aussi le corréler avec une expérience positive. Les suggestions auraient ainsi la même valeur, sur le plan interne cette fois, que le massage ou le corset sur le plan externe. Le massage permet à Justin de se réapproprier son corps. Les métaphores lui donnent l’opportunité de se réapproprier l’image de son corps.

Ainsi, quand Justin pense à son dos, que son dos le fait associer à des sensations désagréables de douleur, de peine, de pesanteur et de cette partie de son corps comme ne lui appartenant plus, tout ceci lié à un sentiment immense d’impuissance, et que, nous l’avons vu, son dos est précisément la partie de lui-même qui est le plus souvent stimulée dans la journée, on peut aisément comprendre que l’univers associatif de Justin tourne en boucle autour d’associations négatives, qui vont à leur tour ré-alimenter le mal.

Toucher, avec l’hypnose à ces chaînes associatives, permet ainsi de modifier un à un tous les automatismes “négatifs”, et de restaurer à travers ce processus le schéma corporel, l’image du corps, l’endocongruence endommagés.

Justin ferme les yeux. Il est prêt à plonger profondément en lui-même. Il emporte avec lui un peu du monde extérieur qui, tout en le faisant souffrir, lui permet de faire transition, comme un doudou. Ce doudou, il va être en mesure de le cajoler et de le repriser aux endroits où il a été malmené. Parce que, bien sûr, comme tous les doudous, celui-ci a subi tous les tourments de la vie, et n’a jamais été lavé, ni remis à neuf. Ce sont les métaphores qui vont servir de machine à laver au doudou, autant de symboles, d’associations, et de merveilleux qui vont être susceptibles de se mobiliser en Justin pour transformer l’équilibre.

Justin possède sans en être conscient des clés que l’hypnothérapeute n’a “plus qu’à” aller chercher. Il porte en lui le souvenir de moments simples et bons, où il sentait son dos comme il se sent respirer.

Les images se présentent sur son écran mental, et il se voit lui-même comme s’il regardait un film dont il serait l’acteur principal. C’est une “représentation dissociée”, où Justin est à la fois lui-même et spectateur de lui-même. Par exemple, il se souvient qu’étant enfant, il allait souvent à la piscine du club de sport de ses parents. C’était un endroit convivial où il aimait se rendre, parce que tout le monde le saluait en l’appelant par son prénom quand il arrivait en tenant la main de Maman. Il allait se changer avec son père dans le vestiaire des hommes, quelle fierté ! Son père n’avait pas l’habitude de l’aider à se changer, et Justin lui montrait comment faire. C’était un moment où il sentait que son père était à l’écoute, tout à lui, et qu’il avait la générosité de laisser Justin lui enseigner à son tour comment faire les choses. Il se sentait si à l’aise dans son corps à ce moment ! Et puis il y avait la piscine, à côté du jacuzzi. Papa était un excellent nageur. Justin et Papa plongeaient dans l’eau, et faisaient des cabrioles pour que Maman les regarde du jacuzzi où elle se détendait en admirant ses deux hommes. Il se souvient de Papa qui appelait Maman en disant “Regarde, mon ange, ce que fait ton fils !”. Et Justin qui en rajoutait pour montrer à Maman comme il était le plus fort. Et ces coucous avec Papa sous l’eau après avoir compté “1,2,3 !”.  Et ce corps qui le suivait au bout du monde. Lentement et confortablement, Justin va se laisser entrer dans ce personnage qui n’était plus vraiment lui ces derniers temps. Il retrouve toutes les sensations qui étaient enfouies en lui : l’odeur de Maman, vanille bourbon, l’odeur du vestiaire et de la piscine, la simplicité de la glisse dans l’eau, ce corps si léger, la différence de température entre l’eau et la salle, les bruits, la voix de Papa qui dit “allez, Coco, saute !”, le clapotis de l’eau et enfin la chaleur du jacuzzi, tous les trois dans le même bain d’amour.

Ca y est, Justin sent qu’il a intégré complètement cette scène, il sent la texture de l’eau sur lui, et tout le reste. Il se trouve dans une représentation dite “associée”, où il est “associé” à lui-même dans la scène. Il peut percevoir à nouveau son corps comme un tout. Il peut même dessiner les contours de lui-même. Les images de l’eau sur son corps, de la chaleur du jacuzzi, et des mains bienveillantes de son père qui entourent son dos comme un corset pour le faire sauter dans l’eau, activent des une chaîne d’associations oubliées. Comme le massage réveille son dos, l’hypnose prend ici la valeur d’un massage cérébral pour remobiliser la vie à cet endroit. C’est comme une sorte de réincorporation, qu’on pourrait nommer aussi la “ré-inclusion segmentaire”. Là où son dos était rigide et extérieur à lui-même, Justin sent une extraordinaire fluidité, ou plutôt devrions-nous dire, une ordinaire fluidité ! Il entend vaguement la voix du thérapeute qui lui dit qu’il va compter jusqu’à trois (comme avec Papa dans la piscine) et qu’en reprenant pied dans cette réalité, il pourra emporter avec lui cette sensation d’être comme un poisson l’eau, 1, 2, 3 !

Justin rapporte de son voyage son doudou transformé, reprisé. Il sait, il sent, que désormais, à chaque fois qu’il sera en contact visuel, auditif, gustatif ou kinesthésique avec de l’eau, c’est tout cet univers qui se déploiera devant lui.

À chaque fois qu’il entendra le mot “sport”, ou qu’il goûtera une saveur vanille bourdon, il sera transporté dans son enfance pour y reprendre ses forces, pour y récupérer sa licence sur son corps et ses droits sur la vie.

La métaphore, ici, cette “plus petite unité objectivement communicable”, joue un rôle de synchronisateur rythmique et émotionnel, de gluon en somme, cette particule unifiant les quarks (particules élémentaires), rassemblant les éléments épars, et permettant ainsi de donner une cohésion à tout système.

Avec la douleur chronique, le sujet ne parvient plus à investir le présent, ni l’avenir. L’hypnose donne la possibilité de redonner une fluidité à la “trame temporelle du ressenti”, cet équilibre entre tension et détente caractérisant, selon Stern, toute expérience affective. Car dans tout système, la transformation d’un seul élément pousse toute l’organisation à se réajuster. Ainsi en irait-t-il de la douleur, où

‘“modifier le symptôme entraîne un réaménagement de la mémoire (passé/présent/futur)” (Halfon, 2004, p45).’

Dans son rôle de synchronisateur, la métaphore reformule une réalité, et le sujet semble se “réincarner” dans l’ici-et-maintenant. Une chaîne associative adaptée étant connectée à nouveau, la première parmi de nombreuses, espère le thérapeute, l’énergie libidinale peut alors se libérer.

‘“L’objectif de l’hypnothérapeute sera de partir toujours de la focalisation du patient sur sa douleur pour le libérer de ses interprétations et des chaînes associatives qui relient son présent à son passé, pour lui redonner un fonctionnement libre, pour défaire les liens unissant la douleur présente et son contexte à d’autres expériences sensorielles désagréables et à leur environnement, et ceci à l’insu du sujet” (Yves Halfon, 2004, p46).’

Le mythe de la douleur, ayant contribué à court-circuiter l’interaction, peut se voir, par l’action hypnotique, court-circuité à son tour, de sorte que l’information nociceptive qu’il véhicule demeure négligée par la conscience, au profit d’investissement associatifs plus opportuns.

‘“L’induction hypnotique engendre une restriction d’autonomie qui se traduit par un réseau d’échanges entre la source de restriction (l’hypnotiseur et ses suggestions) et le moi central. En réponse aux suggestions, le moi central va chercher à réaliser ce qui est suggéré : un vécu de bien-être avec exclusion de tout ce qui pourrait être douloureux. Le moi central, à cette fin, va rompre la relation avec ses sous-systèmes porteurs d’une information nociceptive contraire. De même seront rompus les échanges entre les sous-systèmes continuant à informer le sujet de la présence d’une sensation nociceptive et ceux qui contribuent à la réalisation du comportement suggéré : contrôle des mimiques et expressions, contrôle des systèmes de communication conscients… La rupture des contacts entre les sous-systèmes continuant à percevoir la stimulation nociceptive et le moi central revient à interdire l’accès au souvenir des sensations qui pourraient donner sens à celles éprouvées à ce moment précis par ces sous-systèmes. Ainsi les sensations ne prennent pas ‘sens’ ; il n’y a pas de passage de la douleur à la souffrance” (Michaux, 2004, p27-29). ’

L’hypnose introduit ainsi, par le biais d’associations choisies et composées, un éclairage différent des mouvements internes et externes. L’avantage de l’hypnose, c’est que cette approche se place au même niveau logique que l’univers douloureux chronique. On joue, ou plutôt on réapprend à jouer, sur le même terrain, avec le même ballon, et à la même cadence. Les gestes de l’hypnothérapeute se synchronisent à ceux du patient, de même que sa respiration. Ses métaphores s’ajustent, elles aussi, au images du mythe douloureux. L’hypnothérapeute se fond dans l’univers algique, et joue son jeu. Il y a négociation : “Pour un symbole, je t’en donne un autre ; - Non pas celui-là, il ne me convient pas, je veux ces deux-là ; Allez, va pour ces deux-là combinés !”.

Entre psychologie, philosophie, jeu, et art, l’hypnose propose de co-coconstruire, de co-reconstruire, avec le douloureux chronique (qui n’en sera plus un !), une nouvelle musique interne, une musique à faire partager, une musique à garder pour soi parfois, dans l’endocongruence.