La génétique, la culture, l’éducation

La douleur et l’ethnicité sont deux phénomènes multidimensionnels. Ainsi, s’il semble très opportun de les mettre en lien, il apparaît plus difficile d’en analyser toutes les dimensions pour étudier clairement les corrélations éventuelles.

On connaît d’ores et déjà des différences physiologiques liées à l’appartenance ethnique et raciale. Un exemple notable de l’impact de l’appartenance raciale sur la santé concerne la différence de prévalence et de gravité dans l’hypertension entre les populations noire et blanche, avec un taux d’hypertension deux à quatre fois supérieur chez les individus noirs (Dimsdale, 2000).

En outre, on a pu mettre en évidence (Reyes-Gibby et al., 2007) des différences raciales et ethniques concernant la prévalence, la gravité, et les limitations quotidiennes occasionnées par la douleur, chez une population américaine divisée en trois catégories : non-hispaniques noirs, non-hispaniques blancs, hispaniques (noirs et blancs).

Parmi ceux évoquant une douleur, on note une plus grande proportion des hispaniques et non-hispaniques noirs ayant signalé une douleur sévère, contrairement aux non-hispaniques blancs. Par ailleurs, les hispaniques et non-hispaniques blancs ont aussi relaté des taux plus faibles de handicap et de limitation de la vie quotidienne consécutifs à l’apparition de la douleur que les hispaniques et non-hispaniques noirs.

En outre, les facteurs psychosociaux, tels que la détresse psychologique, un niveau inférieur d'éducation, le chômage, ou de faibles revenus financiers, ajoutés aux facteurs ethnique et racial, se sont avérés comme tout à fait déterminants dans le processus aggravant le risque, la forme, et l’expression de la douleur.