A.3.2- Neurophysiologie

On a pu observer les effets centraux de l’hypnose, et notamment les modifications de l’activité neuronale en imagerie cérébrale. Maquet et al. (1999) et Rainville et al. (1999) ont montré que l’hypnose induit une augmentation de l’activité métabolique au niveau du lobe occipital, frontal et préfrontal, et dans le cortex cingulaire antérieur droit, alors qu’une diminution d’activité apparaît au sein des lobes temporaux et pariétaux (face médiane).

Concernant le phénomène de relaxation induit par l’état hypnotique, il a pu, grâce à l’imagerie cérébrale chez des sujets sains (Rainville et al., 2002), être mis en lien avec une baisse d’activité des neurones cholinergiques, situés dans le tronc cérébral, et directement impliqués dans le système d’éveil. On note aussi une diminution de l’activité au sein des aires somesthésiques droites SI et SII, responsables de la proprioception et du schéma corporel, ainsi que du precuneus, connu pour son rôle dans le sentiment de conscience de soi dans son environnement (Faymonville et al., 2006). En revanche, il apparaît une augmentation bilatérale de l’activité du cortex moteur, et de l’aire occipitale, cette dernière témoignant probablement du phénomène d’éveil hypnotique (Maquet et al., 1999).

Pour ce qui est du phénomène d’” absorption mentale” hypnotique, on assiste, cette fois (Rainville et al., 2002), à une activation au niveau du tronc cérébral, du thalamus, et des cortex cingulaire antérieur, pariétal et préfrontal droits, autant de régions correspondant au réseau impliqué dans les processus attentionnels (Posner et al., 1994).

Relaxation et Absorption Mentale. Rainville et al., 2004
Relaxation et Absorption Mentale. Rainville et al., 2004

L’expérience semble montrer que l’automaticité hypnotique, quant à elle, et la distorsion spatio-temporelle qui l’accompagne, seraient le fruit des processus de relaxation et d’absorption mentale les précédant. Pour l’instant, le substrat neuronal par imagerie cérébrale n’a pas donné de preuves évidentes de cette expérience clinique, quoiqu’on ait pu observer, sous hypnose, une diminution de l’activité dans l’aire pariétale bilatérale, connue pour son rôle dans l’orientation dans l’espace et le temps (Rainville et al., 2003). On peut ainsi supposer que le mécanisme d’automaticité serait directement corrélé avec cette perte de la notion d’espace-temps, provoquant ainsi le sentiment de ne plus être l’agent de ses propres actes (“self agency”, Blackemore et al., 2003 ; Rainville et al., 2004).