Hypnoanalgésie

La technique d’hypnoanalgésie repose sur une suggestion d’analgésie, autrement dit de soulagement de la douleur, en état d’hypnose.

Différentes études par imagerie cérébrale fonctionnelle montrent que des suggestions hypnotiques d’analgésie entraînent une augmentation significative dans l’activité des régions connues pour être impliquées dans la douleur : thalamus, cortex SI et SII, cortex insulaire et cortex cingulaire antérieur (Faymonville et al., 2000 ; Rainville et al., 1997 ; Hofbauer et al., 2001). Cette dernière région semble jouer un rôle prépondérant dans la modulation de la sensation douloureuse par l’hypnose (Faymonville et al., 2000 ; Rainville et al., 1997 ; Rainville et al., 1999).

Pour ce qui est des travaux axés sur les types de suggestion administrés sous hypnose, on peut voir que les suggestions portant sur l’intensité sensorielle de la douleur se répercutent sur le cortex somesthésique SI, alors que les suggestions portant sur la dimension désagréable (ou affective) de la douleur ont un impact direct sur le cortex cingulaire antérieur (Hofbauer et al., 2001 ; Rainville et al., 1997).

En effet, les auteurs soumettent des sujets sains à une stimulation douloureuse dans quatre conditions différentes :

  • Pour Rainville et al. (1997) : éveil, hypnose sans suggestion, hypnose avec suggestion d’augmentation de la dimension désagréable de la douleur, et hypnose avec suggestion de baisse de la dimension désagréable de la douleur.
  • Pour Hofbauer et al. (2001) : éveil, hypnose sans suggestion, hypnose avec suggestion d’augmentation de l’intensité de la douleur, et hypnose avec suggestion de baisse de l’intensité de la douleur.

Ainsi, si les auteurs ne notent pas de différence significative entre les conditions d’éveil et d’hypnose sans suggestion, ils montrent que la suggestion accompagnée de l’hypnose peut moduler la sensation douloureuse, dans ses différentes modalités, ainsi que le métabolisme d’aires cérébrales spécifiques.

Par ailleurs, Pascalis et al. (1999) ont montré que les suggestions hypnotiques directe et indirecte d’analgésie présentent un effet de soulagement supérieur à une simple suggestion de relaxation profonde ou au placebo, mais ce uniquement chez des sujets hautement suggestibles.

Ces dernières études concernant les suggestions hypnotiques mettent en évidence le fait que c’est le contenu de la suggestion qui module la douleur et l’activité cérébrale, et non pas l’état d’hypnose à lui seul.

Cependant, il a été souligné, dans des comparaisons, chez des sujets sains, entre une suggestion d’analgésie par hypnose, et une suggestion par imagerie mentale, (Faymonville et al., 2003 ; Pascalis et al., 2008) que l’état hypnotique augmenterait davantage l’effet antalgique que l’imagerie mentale.

Mais notons que les différentes études précitées ne se sont pas intéressées au traitement par hypnose chez une population de douloureux chroniques.