B.2.2- Examens

Suite à l’accord du CPP (Comité de Protection des Personnes) du 9 octobre 2007, cette étude s’appuie sur la réalisation d’examens par TEP à l’eau marquée à l’oxygène 15 ([15O]H2O)) [1,2] chez 12 sujets douloureux chroniques, pour mesurer les variations de débit sanguin cérébral régional (DSCr) local selon le mode (éveil ou hypnose) et l’objet (direct ou indirect) de la communication de la suggestion, et en comparaison avec l’état de repos.

Chaque sujet se voit communiquer la même suggestion d’abord sans induction hypnotique préalable, puis avec une induction hypnotique préalable.

En effet, de façon empirique, on note une rémanence de l’influence de l’hypnose (H) sur la douleur d’environ 72 heures, après une première séance. Il semble donc important de préserver une antériorité de l’état d’éveil (E), afin d’éviter, dans la mesure du possible, une interaction entre les effets de l’hypnoanalgésie et les effets de l’état d’éveil.

Pour ce qui est des conditions, l’expérimentateur prend soin de marquer une différence entre le volume, l’intonation, et le débit verbal des deux conditions. En effet, la condition de suggestion éveillée est communiquée à la manière d’un discours de la vie quotidienne, alors que la suggestion en situation hypnotique est communiquée selon les préceptes usuels de l’hypnose, c’est-à-dire en employant un débit verbal plus lent, une intonation plus douce, et un volume vocal plus bas. Lors des conditions de suggestion d’analgésie en états d’éveil et d’hypnose, l’expérimentateur observe le silence durant 2 minutes à chaque acquisition.

Ces deux conditions sont séparées et encadrées par une condition de repos, avec pour consigne au patient de se reposer. Les conditions de repos permettent d’évaluer l’état initial de DSCr préalable aux phases de stimulation.

Par ailleurs, les 12 sujets sont divisés en deux groupes de 6. Chaque groupe bénéficie d’un type de suggestion différent.

  • Le premier groupe se voit communiquer (individuellement) une suggestion “directe” ;
  • Le deuxième groupe se voit communiquer (individuellement) une suggestion “indirecte”.

Afin de standardiser au maximum les examens des deux groupes, les inductions hypnotiques (entrée en matière) sont équivalentes. Seul le type de suggestion change.

Durant l’examen, afin de vérifier que le sujet n’est pas endormi, il est procédé à un électroencéphalogramme (EEG), et l’expérimentateur, avant chaque acquisition des conditions de suggestion, pose une question simple au patient (“ça va ?”) .

L’EEG nous renseigne aussi sur l’état d’hypnose du sujet, état connu pour avoir lieu en onde alpha, et pour provoquer des mouvements de roulements oculaires (Faymonville et al., 2006). Par ailleurs, on demande au sujet s’il pense avoir expérimenté l’état d’hypnose après l’examen, et de nous décrire cet état.

Avant et après chaque condition expérimentale, une auto-évaluation de la douleur perçue est demandée au sujet par le biais d’une EVA (Échelle Visuelle Analogique). De même, une auto-évaluation de la douleur perçue est demandée au sujet par le biais d’une EN (Échelle Numérique) de 0 à 10, dans chacun des 3 jours consécutifs à l’examen, à une heure identique à l’heure de fin d’examen.

Aucune douleur n’est induite par le protocole.