Les types de risque

Nous pensons qu’il existe une hiérarchie des risques. Parmi eux, le risque de crédit est le risque préféré : nous préférons prendre le risque d’une faillite de notre assureur que celui du dommage que nous pourrions subir – et nous le prenons d’autant plus volontiers que l’assureur est généralement ducroire. Nous substituons ainsi des risques de crédit mesurables et compréhensibles à des risques diffus et non calculables.

Les raisons de cette préférence sont nombreuses, mais la socialisation est vraisemblablement la plus importante. Elle nous laisse présumer la bonne foi des autres, nous pousse à rechercher leur soutien, à imiter ceux qui l’ont fait avant nous. Et la socialisation elle-même par un effet de retour est déterminée par cette recherche d’assurance ; ou, pour reprendre les termes du philosophe Alain : « La société est fille de la peur ; et non pas de la faim. »

En outre, le risque de crédit est le plus important économiquement (comme il est perceptible voire mesurable, sa dégradation se traduit rapidement par des actions des agents). De plus, il est le complément indispensable de la plupart des transactions – au crédit commercial et financier, il faut ajouter la garantie du vendeur, les contrats à durée indéterminée comme ceux qui lient une entreprise à ses employés, etc.