Un droit des sociétés solide, un environnement administratif et fiscal accueillant sont nécessaires pour une croissance économique équilibrée. Nous avons montré l’utilité sociale de l’échange de risque et combien il était tributaire de l’existence des entreprises. Il en ressort qu’une fiscalité des entreprises, même réduite, est un coût de transaction pour l’échange de risque ; il en découle également qu’un bon cadre juridique et administratif est une précondition au développement. Enfin, une politique économique en période de crise doit inclure la survie ou la reprise de certaines entreprises clés. Ce volet, qui est parfois inclus, est généralement critiqué par les économistes orthodoxes comme du « crony capitalism » ; et probablement cette critique est très souvent justifiée. Néanmoins, des entreprises peuvent parfois être des nœuds tellement importants dans le réseau que leur sauvetage peut être essentiel. Ainsi a-t-on beaucoup reproché aux autorités japonaises le soutien qu’elles ont donné aux banques. Peut-être la perspective donnée plus haut montrera-t-elle que cette décision était la bonne et qu’il fallait l’appliquer sans états d’âme, et avec détermination et cohérence97.
. On en a aujourd’hui l’illustration avec le sauvetage par la Banque d’Angleterre de la « Northern Rock » en 2007. D’aucuns critiquent cette intervention qui serait incompatible avec l’esprit libéral, alors que d’autres reprochent la lenteur de la décision. Ici encore, l’optique risque permettrait de dépasser les dogmes sur l’intervention de l’État.