Section 2 : Les banques, vecteurs du risque de crédit

Dans la section précédente, nous avons émis la supposition que le crédit bancaire avait une certaine prééminence par rapport aux autres crédits. Mais, comme dit le proverbe, comparaison n’est pas raison. À quoi servent réellement les banques ? Comment les situer dans le circuit du risque ?

Dans une première étape, nous différencierons entre les sources de financement. Le théorème de Modigliani-Miller postule leur équivalence. Nous montrerons que pour les emprunteurs il y a une différence dans la combinaison particulière du risque, ce qui entraîne par conséquent une claire unicité de chacun des types d’offreurs de financement. Dans une seconde étape, la fonction principale des banques, au regard du circuit du risque, sera mise en évidence. Selon la théorie financière, les banques commerciales collectent les ressources du public pour les prêter aux entreprises137. Nous avancerons un autre concept établi sur le risque : celui de la banque comme fonds commun de créances. Nous pensons que des deux perspectives, l’optimisation du risque et la canalisation des liquidités, la première est l’essence et la seconde n’est que l’apparence.

Cela nous conduira, dans une dernière phase, à mentionner les nouvelles règles bancaires en matière de gestion de risque.

L’angle utilisé dans cette section sera en général celui de la titrisation138. Bien que cette technique soit aujourd’hui chargée de tous les maux, sur le plan intellectuel elle est très précieuse, et sur celui de la pratique financière elle n’est certainement pas appelée à disparaître.

Notes
137.

. Vernimmen, Lexique de finance.

138.

. Pour une présentation des règles et techniques de la titrisation dans les pays émergents, voir Diab et Boustany (2003).