La Value at Risk

Le développement des activités de marché et les pertes qu’ont encourues les banques et les institutions financières durant les vingt dernières années ont conduit au développement d’outils pour la mesure des risques.

La méthode « Value at Risk » désormais « VaR » est généralement attribuée à la banque d’affaires J. P. Morgan. Les méthodes sont toutefois bien antérieures et utilisées par les sociétés d’assurances depuis de nombreuses années. J. P. Morgan introduisit son mode de calcul en 1994 et le mit à la disposition du marché par Internet. La méthode est utilisée par quasiment toutes les grandes banques et sera rendue obligatoire avec Bâle 2. On peut dater la naissance officielle de ce concept à juillet 1993, lorsque le Groupe des 30 (constitué de représentants de l’industrie financière et des autorités de surveillance) recommanda de quantifier les risques par une mesure uniforme : la VaR.

La préoccupation majeure des gestionnaires de portefeuilles est de connaître et de contrôler le risque. La VaR est un indicateur de perte maximum, compte tenu d’une probabilité donnée et d’une période définie. Un investisseur achète à titre d’exemple un instrument (A), et devient par conséquent sensible aux fluctuations de (A). Si la VaR pour A est d’un million d’euros pour un mois avec une probabilité de 5 %, cela signifie que la probabilité de perdre plus d’un million d’euros durant le mois sur A est inférieure à 5 %.

La VaR peut résumer en un seul nombre l’ensemble des pertes potentielles que peut subir le portefeuille d’activités financières d’une banque en sommant toutes ses positions, et indique la perte potentielle maximale que peuvent subir une position isolée ou le portefeuille dans son ensemble sur un laps de temps généralement très court allant de un à dix jours.

Cependant, cette méthode ne peut s’appliquer que dans des conditions normales du marché. Durant les périodes de fortes variations, il faut recourir à d’autres méthodes complémentaires pour compléter les résultats fournis par la méthode VaR. La VaR doit identifier les activités qui consomment le plus les fonds propres, et permettre d’allouer ces fonds aux activités les plus rentables.

Il existe plusieurs méthodes de mesure de la VaR qui ont en commun différents points.

  • L’utilisation d’informations statistiques : volatilités historiques, corrélations entre les différentes sources de risques, etc.
  • La prise en compte dans le portefeuille total des effets de la diversification et des couvertures : une position couverte est peu risquée tandis qu’une position sur un dérivé seul est très risquée. Ainsi, le risque d’un portefeuille n’est pas la simple somme des risques de ses composantes, et la contribution marginale d’une position au risque total du portefeuille dépend de la composition du portefeuille.