Conclusion du chapitre 2

Depuis les années 1980, la credit view a été si profondément renouvelée que Stiglitz et Greenwald (2005) parlent d’un nouveau paradigme en économie monétaire. C’est très exactement dans cette mouvance que s’inscrit ce deuxième chapitre.

Nous avons donc décrit sommairement la théorie du canal de crédit qui jouit d’une double actualité : son principal auteur est actuellement (en 2008) aux commandes de la Fed et la situation présente est identique à celle qui fut à son origine.

Le reste du chapitre est cependant beaucoup plus polémique. Nous y contestons la théorie du multiplicateur monétaire, le théorème de Modigliani-Miller et la conception traditionnelle de la monnaie. Nous proposons également un modèle d’équilibre entre les droits réels et les droits personnels, un nouveau modèle de la banque, une autre politique monétaire (en réalité une politique du crédit) et un droit de la faillite amélioré.

C’est l’approche par le risque qui a suscité les points de vue et les propositions peu orthodoxes que nous défendons ici. Leur validation serait de grande conséquence et non pas seulement pour les PED. En effet, sur le plan théorique cela imposerait de modifier certains modèles économétriques et de redéfinir les agrégats utiles. Sur le plan pratique, les PED mais aussi les pays de la zone euro pourraient retrouver l’autonomie « monétaire », et tous les pays atténueraient, grâce au droit de la faillite amélioré, les affres consécutives aux difficultés des sociétés.

Pour autant, nous n’avons guère épuisé toutes les ressources de cette approche. Bien évidemment, nous avons l’espoir que des études ultérieures développeront les analyses exposées dans ce chapitre et que les propositions déboucheront sur des applications pratiques. Mais c’est dans le chapitre suivant que nous envisageons de donner à la perspective adoptée la portée la plus grande.