Il s’agit de la première politique à laquelle on peut penser. En effet, l’enchaînement conceptuel majoritaire est le suivant : un emballement des prix de l’immobilier entraînera un recul brutal des prix et, celui-ci conduisant à une récession, il convient de casser le processus initial par une politique monétaire. Ainsi, dans une étude récente réalisée par l’OFCE à la demande du Sénat, les auteurs se posent la question de savoir s’il est nécessaire d’augmenter les taux d’intérêt suite à la hausse « préoccupante » des prix immobiliers255.
De fait, une politique monétaire est très efficace à la fois pour freiner l’augmentation des prix de l’immobilier et pour les soutenir. Si nous reprenons le modèle exposé ci-dessus, l’offre aura tendance à augmenter lorsque les taux d’intérêt augmentent parce que le prix de revient diminuera (si le taux d’actualisation est fonction du taux d’intérêt, une hausse du second augmentera le premier et celui-ci poussera à la baisse le prix de revient pour les offreurs). Ajoutons que la politique monétaire est, actuellement, une politique qui a une très forte crédibilité et qui donc nourrit de façon conséquente les anticipations des agents. Ceux-ci auront donc le sentiment que les prix futurs ne seront pas beaucoup plus élevés que les prix actuels (cela aussi aura tendance à diminuer le prix de revient des offreurs). Du côté de la demande également, la hausse des taux diminuera le Revenu Permanent (à la fois par action directe sur les revenus dont la croissance sera plus faible, mais aussi par les anticipations et les taux d’actualisation), augmentera le prix (une partie des biens étant achetée à crédit, la hausse du taux nominal accroît le prix) et renforcera la confiance dans la monnaie nationale, ce qui diminuera le motif « bien monétaire ».
Évidemment, le même raisonnement s’applique dans le cas d’une baisse de taux.
L’inconvénient de la politique monétaire est qu’elle est indiscriminée. Elle n’exercera pas ses effets exclusivement que sur le secteur immobilier mais sur l’ensemble de l’économie.
Nous allons voir plus loin des politiques plus spécifiques.
. Timbeau (2005).