Comptes de pertes et profits

Admettons que, pour offrir le service, la banque doive mettre en place un outil informatique et divers investissements (marketing, formation, etc.) d’un montant de 200 000 USD par an, et que les coûts opérationnels afférents sont de 300 000 USD par an (ces deux montants seront mis sous la rubrique « frais »).

Retenons en coûts directs :

1 % de commission de garantie sur la totalité des Certificats (commissions) ;

1 % supplémentaires sur les crédits contre hypothèques convertis en crédits contre Certificats (pertes sur conversion). C’est-à-dire que les emprunteurs contre hypothèque bénéficieront dans notre étude d’une remise totale de 2 % (probablement beaucoup plus que ce que les banques leur accorderont).

L’impôt sur les sociétés au Liban est actuellement de 15 %.

En recettes, nous avons :

5 % sur les nouveaux crédits qui représentent la différence entre le taux débiteur et le taux auquel la banque place ses liquidités (revenus supplémentaires).

Contrairement aux bilans, pour les pertes et profits nous ferons uniquement ceux de l’opération. Les comptes de la banque serviront uniquement à mesurer l’impact de ce nouveau service.

Tableau 49 : Comptes de résultat de la banque témoin en milliers de dollars
  Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
Frais 500 500 500 500 500
Commissions 3.710 7.420 9.200 10.900 12.760
Pertes s conv 1.930 3.860 3.860 3.860 3.860
Revenus sup 5.200 10.400 15.600 20.800 26.000
Résultat av IS (940) (1.380) 2.040 5.540 8.880
Résultat net (940) (1380) 2.040 4.751 7.548

La banque témoin devra donc consacrer durant les deux premières années autour de 16,5 % de ses profits d’une année pour obtenir au bout de cinq ans une augmentation de ceux-ci de près de 53 % (en les supposant stables sur la période).

Si maintenant nous actualisons le tout à un taux de 15 % et que nous retenons à la cinquième année une valeur résiduelle égale à cinq fois le profit de cette année, nous avons une valeur actuelle du projet de :

  • somme des résultats actualisés sur cinq ans : 6,7 millions de USD
  • valeur résiduelle du projet : 21,30 millions de USD

La valeur du projet pour la banque est donc de plus de 28 millions de USD, c’est-à-dire 14,5 % des capitaux permanents de la banque.

Pour l’ensemble du secteur bancaire libanais, l’introduction de l’instrument représentera un surplus de valeur de plus de 680 millions de dollars. Par ailleurs, l’État aura collecté durant cinq ans 51 millions de dollars.

Bien que les hypothèses et les résultats de cette étude puissent être très discutables, nous croyons que ses conclusions restent valides, que cette innovation sera rentable pour les banques, qu’elle sera bien accueillie et engendrera un enrichissement à l’échelle tant du secteur que de la nation.