1. Le Certificat, la croissance, l’inflation et l’équilibre externe

Dans cette partie, nous allons étudier le Certificat à l’aide du modèle IS-LM.

Ce choix est discutable. Nous aurions pu opter pour celui de Kaldor-Weintraub272. En effet, l’économie libanaise est une économie ouverte dans laquelle le taux d’intérêt est exogène et l’offre de monnaie est endogène. De fait, les banques prêtent en quasi-totalité en dollars et appliquent un mark up sur le Libor américain.

Nous aurions pu également choisir le modèle de Bernanke et Blinder273 (CC-LM). Cela aurait été justifié par l’importance du crédit bancaire au Liban que, par ailleurs, le Certificat est censé renforcer. Une autre condition à l’utilisation du modèle est également vérifiée, c’est l’existence de deux marchés de financement non substituables. Or comme nous l’avions mentionné dans notre deuxième chapitre, les emprunteurs des PED se financent soit auprès des banques locales soit auprès d’établissements ou d’investisseurs étrangers. La ressource intérieure est souvent rationnée, à des taux élevés, et le financement extérieur est à des taux plus faibles mais n’est ouvert qu’aux meilleurs emprunteurs.

Cependant les deux modèles n’ont pas été conçus pour des PED. On peut ainsi relever que, contrairement à ce que postule le premier modèle, la monnaie n’est ni endogène ni déterminée par le crédit. De plus, l’offre de prêts n’est pas fonction de la base monétaire et des taux extérieurs et intérieurs, comme le voudrait le second modèle. L’offre de prêts est plutôt le résultat de ces paramètres, d’une certaine hystérésis ainsi que du facteur risque.

En conséquence, nous avons décidé de limiter nos ambitions à une simple description des courbes représentatives de la production et de l’intérêt. Pour cela (et pour d’autres raisons moins avouables) nous avons estimé que le modèle IS-LM en économie fermée pouvait répondre à nos besoins.

Nous avons également examiné les réactions du crédit sur la base de scénarios plutôt que sur celle d’un modèle, et nous avons tenté enfin d’identifier certains risques et avantages indirects du Certificat.

Notes
272.

. Voir Goux (1995), p. 166 sq.

273.

. Ibid.