Fonction IS

Très sommairement, la fonction IS est déduite des comportements de consommation et d’investissement. Dans une économie fermée, la production est répartie entre la consommation, l’investissement et les dépenses de l’État. La production est utilisée en même temps à consommer, à épargner et à payer les taxes. Cela donne l’égalité :

Y= C+I+G = C+S+T

Avec Y production, C consommation, I investissement, G dépenses gouvernementales, S épargne, T taxes.

Si l’État a un budget équilibré, alors I=S.

Or, dans le modèle IS-LM simple, I est fonction du taux d’intérêt et S de la production nationale. La courbe IS est donc le lieu des points d’équilibre entre Y et i (production et intérêt). Cette courbe est décroissante.

L’introduction du Certificat aura plusieurs effets :

Augmenter la propension à consommer et à investir.

Par le phénomène appelé l’extraction hypothécaire, les consommateurs auront tendance à consommer davantage parce que leur capacité d’emprunter sera meilleure. Cela est aussi vrai des investisseurs qui, ayant plus de facilité à emprunter, investiront plus facilement.

De plus, un phénomène de déthésaurisation s’enclenchera, ayant pour source les banques. Il faut noter qu’un gisement important de thésaurisation dans les PED est au sein des banques. De fait, celles-ci maintiennent une proportion importante de leurs dépôts auprès de banques à l’étranger275. Cette déthésaurisation viendra de ce que les banques, dont les risques d’actif et de passif diminueront, accroîtront leurs prêts (c’est-à-dire réduiront leurs ratios de liquidité).

Les Certificats auront donc sur la courbe IS une double action : la modification des comportements rendra la courbe IS plus pentue et la déthésaurisation déplacera cette courbe vers la droite (la déthésaurisation est équivalente à des investissements exogènes).

Notes
275.

. Dans les PED l’équation fondamentale devrait s’écrire : Y = C+ I + P + G = C + S + P + T

Avec P, les placements faits par les résidents à l’étranger. Parmi les plus importants des résidents ayant des placements à l’étranger, nous pouvons citer les banques centrales (les réserves de change) et les banques commerciales. Ces placements à l’étranger sont équivalents à une thésaurisation pour le système économique résident. Dans le cas du Liban et selon Baz (2005), les dépôts des banques libanaises auprès de banques à l’étranger, pour l’année 2004, se montaient à 12 740 millions de dollars, soit 21,6 % du total des dépôts des banques libanaises reçus de leur clientèle (auxquels s’ajoutent les réserves de change pour un montant équivalent). En d’autres termes, les banques libanaises thésaurisent près de 20 % de leurs ressources disponibles.