2. Création d’un ministère de l’immobilier

L’immobilier est évidemment au centre de cet ensemble de réformes dont le Certificat est la clef de voûte. Dans nos exposés précédents, nous avions relevé qu’une politique immobilière ayant pour objectif l’amélioration et la stabilisation de l’immobilier était une nécessité. Nous avions fait état des instruments (en sus évidemment du Certificat) pour le réaliser : 1) nationalisation – amélioration – privatisation, 2) établissement des standards et des valeurs faciales des Certificats, 3) stabilisation par des interventions sur les marchés immobiliers (à terme ou au comptant) et 4) la politique monétaire.

Les deux derniers instruments seront repris dans les politiques conjoncturelles. Notre attention se portera ici sur un point qui n’a pas été évoqué et qui est la coordination des diverses politiques concernant l’immobilier. D’une part, nous avons été habitué à la nécessité absolue de conserver à la banque centrale une indépendance par rapport aux autorités politiques, d’autre part, nous percevons dans cette thèse combien il est indispensable d’avoir une coordination entre différentes instances qui ont toutes une influence sur l’immobilier et par conséquent – du fait de la courroie de transmission Certificat – sur le crédit et sur l’économie en général. Ces instances sont : le ministère de l’Immobilier, chargé des nationalisations, améliorations et privatisations ; l’Autorité chargée de l’établissement des standards et des valeurs faciales des Certificats (ainsi que leurs changements si nécessaire), de la détermination des zones dans lesquelles des Certificats pourront être émis, du choix et de la supervision de l’Agence qui évaluera les prix des biens tels qu’ils auront été définis ; enfin, la banque centrale qui, intervenant sur la masse monétaire et sur les taux d’intérêt, affectera les prix de l’immobilier, le volume des Certificats déposés et les crédits octroyés.

Un exemple montrera pourquoi la coordination est nécessaire :

Dans le cas où une inflation (ou la crainte de celle-ci) sur les produits de consommation oblige la banque centrale à adopter une politique monétaire restrictive ; les autres instances pourraient-elles mener une politique expansionniste ?

Le problème n’est pas très original puisqu’il se pose pour la politique budgétaire et la politique monétaire. Mais l’existence d’une politique immobilière introduit un niveau supplémentaire de complexité dans la coordination des politiques économiques.